Quel est votre style de release ? Partie 2

Mai 2013

 - par Kelvin Miyahira

Traduction :  Robin Cocq

Distinguer les différents styles de release

Le mois dernier, je me suis attaché à décrire l'ensemble des mouvements possibles. Ce mois-ci nous allons plutôt identifier les différentes combinaisons de mouvements qui produisent différents styles de release. Ce n'est pas aussi compliqué qu'on pourrait le penser, parce qu'en fait, beaucoup de mouvements se retrouvent associés, et leurs associations nous orientent également sur la racine du problème de certains releases.

Une fois cette racine repérée, il devient bien plus simple de corriger, ou parfois d'annuler simplement les erreurs potentielles de votre release.

J'ai déjà couvert les mouvements du release en Drive/Hold, je ne reviendrai donc pas là-dessus. Mais j'utiliserai tout de même la grille du Drive/Hold comme référence pour présenter les autres releases.
Commençons par examiner le release avec le ''tranchant'' de la main gauche (''knife edge release : avec le tranchant du couteau'').

    

Le Release avec le ''tranchant'' de la main gauche

C'est une sous-catégorie de Drive/Hold. La caractéristique principale de ceux qui releasent avec le ''tranchant'' est leur grip extrêmement fort.

   

 

   

Celà amène d'autres mouvements de stabilisation lors de l'impact. Au lieu de la flexion du poignet gauche et la supination de l'avant-bras gauche avec pour la main droite, extension du poignet et pronation, ils emploient les mouvements inverses :  extension pronation du côté gauche et flexion supination du côté droit.

   

 

   

La différence entre les deux est assez nette au niveau des poignets et des avant-bras.
Pour le reste par contre, les mouvements sont les mêmes que pour un drive/hold classique.

   

Les Releases en FLIP

Les releases en Flip sont caractérisés par le club qui dépasse l'avant-bras gauche juste avant l'impact, à cause d'un taux de flexion du poignet droit assez élevé.
Mais tous les releases en Flip ne sont pas égaux.
J'ai pu globalement individualiser 7 variations de Flip. J'ai essayé de les nommer conformément à leurs tendances distinctes.
Par ordre d'efficacité on retrouve : l'Underflip, l'Underflip avec recouvrement du côté droit, le Flip N Drive, le Flip/Roll en Hook, l'Underflip extrême, le Flip/Fade, et le Flip/Roll Dr Jekyl/Mr Hyde.

   

L'Underflip

L'Underflip est le meilleur release si vous flippez. Le club passe l'avant-bras gauche juste une image avant l'impact. La face de club est stable avec pour seul inconvénient un distance réduite due à l'augmentation de loft et de spin. Pour beaucoup de joueurs qui flippent et rollent visant les étoiles et le release en Drive/Hold, réussir à obtenir un Underflip équivaudra à finir sur la lune.
Il y a pas mal de mouvements communs avec le Drive/Hold, il manque juste un petit quelque chose qui modifie les dernieres images avant l'impact.

   

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Pour je ne sais quelle raison (certains pourraient évoquer une différence de philosophie d'enseignement), les underflippeurs ne se placent pas dans les mêmes positions que les Drive/Holdeurs et doivent compenser légèrement pour que leur swing fonctionne. J'ai une théorie là-dessus que je vais exposer dans les prochains paragraphes.

   

L'esthétique du swing de golf

En général le monde du golf est obsédé par la beauté des swings. Et la beauté se définit par l'apparence en 2 dimensions en vue de profil et de face, et le fantasme de la planologie. Et il semble qu'à ce jeu là, le backswing flat est plus apprécié.

   

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Bien sur Keegan a l'air bien plus moche que Brandt.

   

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Ne vous étonnez pas non plus qu'avec cette grille de lecture,
le plus grand joueur de tous les temps avec son backswing steep, et son ''coude droit flottant'' et OH...MON DIEU ! un club qui croise la ligne, Nicklaus paraisse HORRIBLE.

   

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Judy Rankin dit ne pas réussir à se rappeler un seul jouer avec un backswing aussi steep que la numéro 1 mondiale actuelle Inbee Park.
Hmmmmm...

Ignorant les leçons et l'exemple des plus grands joueurs de tous les temps, tout le monde apprend un backswing flat qui cause de l'abduction de l'épaule droite (pour mémoire, c'est l'opposé du ''ELBOW move'' qui est censé ramené le coude devant le corps en transition). En d'autres termes le bras droit ne s'élève que très peu par rapport à sa position à l'adresse et se retrouve derrière le corps (avec l'humerus derrière la clavicule). Voyez la différence avec Keegan qui lui garde son coude plus en face de lui.


Quelles seront les conséquences sur le downswing ?  

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Et bien, généralement les personnes athlétiques utiliseront ce que j'appelle le ''elbow move'', avec de la rotation externe d'épaule et de l'adduction transverse, avec un peu de courbure latérale de colonne vertébrale vers la droite ce qui aura pour conséquence d'applatir le plan de swing.
Beaucoup vont nous dire : pourquoi donc faire un mouvement aussi inutile ? Ca serait tellement plus simple, plus éfficient, d'enlever ce mouvement, en applatissant le backswing on peut rester dans le même plan pour la descente ? Non ?
Brandt qui n'est pas si vertical en haut du backswing a une transition plus simple dans le plan parfait à la descente, en économisant ces mouvements inutiles. Non ?

   

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Si vous regardez de plus près les mouvements anatomiques et les positions du corps à ce moment de la descente, qui est dans la meilleure position ?
Brandt lui aussi a applati son plan de swing mais maintenant son coude droit est coincé derrière ces hanches. Son bras gauche est aussi plus en retrait et à partir de là, il a deux choix : soit forcer la machine et tout retenir un peu comme Furyk en gardant le coude coincé derrière le corps, soit arrêter le corps et lancer le club vers l'avant.

Si Brandt choisit l'option 1 il va devoir garder le coude englué à la hanche droite et retenir tout sa puissance. Ca pourrait marcher, mais personne ne veut copier les mouvements farfelus de Furyk, donc il va choisir la solution ''logique'', ralentir le corps et laisser passer les bras.

Il commence donc à ralentir sa rotation de hanche, passe les bras en avant (avec en prime de la rotation interne d'épaule droite et une extension du bras droit précoce), ne développe que très peu de courbure de colonne vertébrale vers la droite (et la relache précocément).

   

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Ca me semble expliquer amplement les différentes entre les positions à l'impact des deux joueurs.

   

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Malheureusement en faisant celà il déclenche de l'extension du poignent gauche, de la flexion du poignet droit c'est ce qui crée ce léger flip, ou ce que j'appelle plus précisément l'Underflip.

Avec tous ces mouvements compensatoires, vous comprenez que même s'il voulait créer un release en Drive/Hold pour frapper plus fort ça serait très compliqué. Il y a de nombreux compromis à accepter si vous décidez d'empêcher votre moteur de fonctionner à plein régime. Ne vous inquiétez pas, certains vous rassureront en disant qu'il faut décélérer pour accélérer.

   

   

Une autre considération sur n'importe quel release en flip en dehors du Flip N Drive, c'est que le taux élevé de flexion du poignet droit entraine une tête de club qui longe le sol bien plus longtemps que celle d'un Drive/Holdeur. L'angle d'attaque se retrouve plus horizontal. Ca peut expliquer certaines difficultés pour sortie du rough. On peut voir ici Karen Stupples qui s'entraine dans le rough avec un contact à la limite de la gratte due à cet angle d'attaque très plat.

Ce tableau résume les différences entre le release en Drive/Hold et l'Underflip. Les couleurs de l'arrière plan sont utilisées pour montrer les différences et les similarités.

Vert = identique
Jaune = légère différence d'amplitude du mouvement restant acceptable
Rouge = utilisation extrême d'un mouvement incorrect. Non recommandé

Parties anatomiques Drive/Hold  Underflip à la Snedeker
avant-bras gauche supination précoce pas assez de supination, et trop tardive
poignet gauche flexion   extension 
épaule gauche rotation interne rotation interne
épaule gauche dans le plan frontal abduction  moins d'abduction
épaule gauche dans le plan sagittal légère flexion (le bras s'élève) neutre
coude gauche flexion  extension 
avant-bras droit supination  supination 
poignet droit flexion lente flexion plus rapide
épaule droite rotation interne tardive légère rotation interne précoce
épaule droite dans le plan frontal adduction (le bras se rapproche du sternum) moins d'adduction
épaule droite dans le plan sagittal légère flexion stable (le bras s'élève) flexion en augmentation
coude droit flexion (plié) extension 
deux poignets vont vers la déviation ulnaire juste après l'impact essaient de maintenir la déviation radiale
courbure de colonne vertébrale vers la droite courbure de colonne maintenue relachement précoce de la courbure
lordose lombaire
lordose maintenue lordose

    

 

Underflip avec recouvrement du côté droit

   

   

C'est une variation du release en Underflip. Au lieu d'utiliser la supination de l'avant-bras gauche et la flexion du poignet droit sans pronation de l'avant-bras droit, dans ce release on retrouve de la pronation de l'avant-bras droit, assez peu de flexion du poignet droit et pas de supination de l'avant-bras gauche. En d'autres termes, la rotation de la face de club est le résultat de l'action du côté droit et non du côté gauche.

Justin Rose, Olin Browne et beaucoup de joueuses du LPGA Tour utilisent ce release qui marche assez bien, en tout cas si vous n'arrivez pas à faire de la supination de l'avant-bras gauche c'est une solution.
Puisqu'il n'y a rien de pire qu'un flip avec un roll des deux avant-bras, le bras gauche est bloqué en position étendu ce qui favorise l'extension du poignet gauche avec un peu de pronation de l'avant-bras gauche (au final, il n'y a pas de mouvements de fermeture de la face venant du côté gauche) et la pronation de l'avant-bras droit et la déviation radial du côté droit maitrise la fermeture de la face de club.

   

   

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Rose a une flexion assez lente du poignet droit et un slide du bas du corps (avec un petit arrêt de rotation) qui lui permet d'avoir le shaft suffisament penché pour avoir de bons contacts, mais juste avant l'impact le poignet gauche s'étend ce qui crée un peu d'Underflip dans son release. Sur ces images on a l'impression qu'il y a beaucoup de Roulement des poignents, mais c'est une petite illusion, ce release est tout de même bien stable.

   

    

Les récentes statistiques de Justin Rose nous révèlent que ce release peut être très précis. L'un des aspects très importants des releases est leur capacité à gader le taux de fermeture de la face de club sous controle. Il n'y a pas de release mythique permettant de n'avoir AUCUNE rotation de la face de club (sauf si vous voulez faire un slice). Même les Drive-Holdeurs et ceux qui releasent avec le tranchant de la main gauche font un petit peu de supination du côté gauche juste avant l'impact.
La question c'est d'où vient la rotation et quand elle se produit. La rotation de la face peut dépendre du côté gauche, du côté droit ou des deux côtés et peut intervenir tôt ou tard dans la downswing, avant l'impact ou pendant l'impact.
Les professionnels ont trouvé plusieurs combinaisons possibles qui leur permettent d'être plus réguliers et plus stables à l'impact que les amateurs.
Nous nous pencherons sur la rotation de la face dans un prochain chapitre.

   

Parties anatomiques Drive/Hold  Underflip avec recouvrement du côté droit à la Justin Rose
avant-bras gauche supination précoce pronation
poignet gauche flexion   extension
épaule gauche rotation interne rotation interne
épaule gauche dans le plan frontal abduction  adduction
épaule gauche dans le plan sagittal légère flexion (le bras s'élève) neutre
coude gauche flexion  extension
avant-bras droit supination  pronation
oignet droit flexion lente flexion lente
épaule droite rotation interne tardive légère rotation interne précoce
épaule droite dans le plan frontal adduction (le bras se rapproche du sternum) moins d'adduction
épaule droite dans le plan sagittal légère flexion stable (le bras s'élève) flexion
coude droit flexion (plié) légère flexion
deux poignets vont vers la déviation ulnaire juste après l'impact déviation radiale
courbure de colonne vertébrale vers la droite courbure de colonne maintenue relachement précoce de la courbure
lordose lombaire
lordose maintenue perte de la lordose

   

Pro Flip ou release Flip’n Drive

   

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Les Pro Flippeurs perdent leur lag tôt à cause de la rotation interne de l'épaule droite, de la pronation de l'avant-bras droit et de la déviation ulnaire. Ca peut sembler un peu proche d'un amateur sliceur que l'on voit sur la gauche mais avec une différence fondamentale.
Lee Westwood a peut-être perdu son lag très tôt, mais le phénomène s'arrête et il Drive le club à travers l'impact (par abduction de l'épaule gauche, extension de l'épaule gauche et il utilise même de la supination de l'avant-bras gauche et de la pronation de l'avant-bras droit avant l'impact pour aider à refermer la face square très tôt).
Par contre cet amateur arrête complètement d'utiliser les gros mouvements du corps, pour ne plus utiliser que de la flexion du poignet droit et de la supination de l'avant-bras droit ce qui incline le shaft dans le mauvais sens amenant des grattes et tops, ajoutant énormément de loft, déviant le chemin de club vers la gauche avec une face de club complètement ouverte.

   

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L'abduction de l'épaule gauche, l'extension de l'épaule et sa rotation interne tire le bras de Lee en arrière (certains appeleront ça une aile de poulet avec une connotation péjorative) ce qui stabilise l'impact. Cette stabilité dans le release m'a amené à appeler ce release le Flip N Drive et illustre comment un grand sens athlétique permettra de s'en sortir à partir de positions avec lesquelles le commun des mortels n'aura aucune chance.

Une autre chose à prendre en compte c'est le plan de swing à adopter avec le release en Pro Flip. Il devra être un peu plus steep dans la dernière partie de la descente pour une raison cruciale. Le désarmement des poignets va provoquer un recul du point le plus bas de l'arc de swing et si vous êtes un tout petit peu flat vous risquez la gratte. Il faut être soit ''dans le plan'' soit au-dessus pour s'assurer que le point le plus bas de l'arc soit devant la balle.

Petite remarque :  Les Drive/holdeurs peuvent swinguer sur n'importe quel plan avec n'importe quel chemin de club, avec par exemple des chemins vers la gauche et un plan vertical chez Simon Dyson, Brendan De Jonge, Robert Garrigus, Pat Perez ou plutôt flat et chemin vers la droite comme Dustin Johnson et Lee Trevino. Le fait qu'ils puissent retenir autant de lag et tenir les mains à travers l'impact leur permet de tapper la balle clean de pratiquement n'importe où. Tous les autres styles de release sont un peu dépendants d'un plan de swing adapté ou d'un grand slide vers la gauche pour controler le point le plus bas de l'arc.

Parties anatomiques Drive/Hold  Flip N Drive à la Westwood
avant-bras gauche supination précoce supination lente, tardive après l'extension du poignet gauche
poignet gauche flexion   extension précoce
épaule gauche rotation interne rotation interne
épaule gauche dans le plan frontal abduction  abduction
épaule gauche dans le plan sagittal légère flexion (le bras s'élève) extension (le bras est tiré vers l'arrière du corps)
coude gauche flexion  flexion extrême
avant-bras droit supination  pronation
poignet droit flexion lente flexion lente
épaule droite rotation interne tardive rotation interne très précoce
épaule droite dans le plan frontal adduction (le bras se rapproche du sternum) trop peu d'adduction
épaule droite dans le plan sagittal légère flexion stable (le bras s'élève) légère flexion stable (le bras s'élève)
coude droit flexion (plié) flexion
deux poignets vont vers la déviation ulnaire juste après l'impact déviation ulnaire maximale précoce
courbure de colonne vertébrale vers la droite courbure de colonne maintenue relachement précoce de la courbure
lordose lombaire
lordose maintenue légère perte de lordose

   

Chez les Dames

   

   

Le Flip N Drive est un release assez simple à réaliser pour les débutants et les Dames. Il suffit de compenser le flip avec de l'abduction et de l'extension de l'épaule gauche. Les joueurs avec moins de vitesse de swing ont généralement besoin d'un genre de flip pour avoir assez de spin pour garder la balle en l'air sur une bonne trajectoire.
Mais pour un colosse comme Westwood, ce spin supplémentaire lui coûte de la distance.

   

L'Extrême Underflip

Ce release ne se recontre pas sur le tour masculin. Le joueur qui release le club de cette manière perd trop de distance avec tout cet ajout de loft et de spin.

    

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Si vous enregistrez ce swing à 60fps vous pourriez vous dire que cette position d'impact est tout à fait correcte.

   

Mais, en repassant l'animation entière de l'impact pour comprendre tout l'histoire on se rend compte que ce n'est pas vraiment des conditions d'impact désirables avec tant de flexion du poignet droit.
On arrive bien à comprendre à quel point le loft et le spin ajoutés vont faire perdre de la distance au coup.

   

 

   

   

Je n'aurais jamais cru rencontrer un cas si extrême d'underflip sur quelque tour que ce soit. Pourtant ça existe. Mais les grattes vont devenir inévitables de temps à autre sauf en slidant énormément vers la gauche et/ou en se propulsant vers le haut à l'impact pour assurer un contact décent.

   

Le release Flip/Fade

Un proche cousin de l'underflip extrême est le release Flip/Fade, qui ajoute une composante latérale au spin créé.
Par l'effet d'un mouvement ''par-dessus'', le chemin se trouve extérieur-interieur.
Ce release ne comprend pas de supination d'avant-bras gauche ou de pronation de l'avant-bras droit pour fermer la face de club, avec pour conséquence un effet de Fade voire de Slice. Ce release peut être plus ou moins extrême et créer de vraies bananes en Slice ou parfois un petit fade timide. Il y a comme pour l'underflip extrême beaucoup de loft et de spin ajoutés, coûtant de la distance au responsable. Même si le joueur peut réussir à le maintenir sous contrôle, il ne pourra faire que des balles un peu flottantes et un peu courtes. Ce release ne parviendra jamais à produire le même genre de Power Fade que tappait Lee Trevino et que tappe actuellement Bubba Watson. Les power Fades ne peuvent être créés qu'avec un Drive/Hold.

Comme vous pouvez l'imaginer, on ne retrouve pas beaucoup ce release sur le Tour. C'est malheureusement une façon assez instinctive de swinguer le club pour les débutants, avec comme on le sait tous une grande propension au slice chez les novices, qui luttent parfois toute leur vie contre ce méchant slice. Comme on pourra le voir plus tard d'ailleurs, ce style de release, si il est ancré lorsqu'on débute peut revenir vous hanter même si vous arrivez à faire votre nid sur le Tour.

   

   

Du point de vue anatomique, la face de club peut être fermée par de la supination de l'avant-bras gauche ou de la pronation de l'avant-bras droit. Cette fermeture peut être complétée par de la rotation externe de l'épaule gauche, mais si vous n'avez aucun des deux premiers mouvements, il est impossible de refermer la face de club voire même de s'approcher d'une face square.

   

   

Combinez à un chemin qui est radicalement vers la gauche par le fait de la déviation ulnaire, des mouvements d'ouverture de la face avec pronation de l'avant-bras gauche et supination de l'avant-bras droit et vous vous retrouverez avec une banane en slice ou dans le meilleur des cas avec des fades hauts et très peu puissants.

   

   

Cette face de club est très très ouverte 20 cm avant le contact avec ces mouvements du côté gauche (pronation / extension du poignet).
Réussir à remettre la face square va être très compliqué.

Parties anatomiques Drive/Hold  Flip/Fade
avant-bras gauche supination précoce pronation
poignet gauche flexion   extension
épaule gauche rotation interne rotation interne
épaule gauche dans le plan frontal abduction  moins d'abduction
épaule gauche dans le plan sagittal légère flexion (le bras s'élève) extension
coude gauche flexion  flexion extrême
avant-bras droit supination  supination extrême
poignet droit flexion lente flexion très rapide
épaule droite rotation interne tardive rotation interne très précoce
épaule droite dans le plan frontal adduction (le bras se rapproche du sternum) abduction presque jusqu'à l'impact
épaule droite dans le plan sagittal légère flexion stable (le bras s'élève) neutre
coude droit flexion (plié) extension précoce puis va vers la flexion
deux poignets vont vers la déviation ulnaire juste après l'impact déviation ulnaire tardive
courbure de colonne vertébrale vers la droite courbure de colonne maintenue pas de courbure de colonne
lordose lombaire
lordose maintenue perte de la lordose

   

Le release Flip/Roll

Comme slicer ses coups est très génant pour bien frapper la balle, pas mal de gens trouvent une solution. Il faut laisser les mains rouler, laisser le club passer les mains avec la pointe du club qui dépasse le talon. Parfois il faudra fermer son stance, ou encore réarmer rapidement les poignets à la traversée etc...

Si l'une de ces solutions a fait son chemin dans votre release, bravo vous êtes devenu un vrai Flip/Rolleur !
En d'autres termes, vous avez collé un superbe pansement sur un problème dont les racines sont si profondes que qu'il reviendra vous hanter tôt ou tard peu importe votre talent.

   

Souvenez-vous de Greg Normal qui égara son fer 4 dans la foule depuis le milieu du fairway du 18 à augusta. Est-ce que c'est réellement un mystère incompréhensible si vous prétez attention à la pronation de l'avant-bras gauche et l'extension du poignet gauche qui arrive juste avant l'impact, exactement comme un Flip/Fade. Une toute petite erreur de timing des mains est suffisant pour entrainer la balle complètement à droite dans les tribunes.

Avec toute l'adrénaline présente dans le système dans ces grands moments de tournois majeurs, ce release, qui nécessite un contrôle très fin et exquis devient un challenge incroyable à relever.
Je ne pense pas que ça soit vraiment la faute de Norman si il a du subir certains des plus grands effondrements dans l'histoire du PGA Tour. Je crois que son enseignement et sa conception de la frappe l'a trahi. Personne ne lui avait fait remarquer cette faute.


Je vais vous amener une nouvelle façon de considérer le Flip/Roll : c'est un sauvetage de dernière milliseconde.
Le Flip/Flade et ses faibles slices vous guettent, vous choisissez le Flip/Roll par nécessité, mais ça reste la solution de la dernière chance.

   

   

Voici un joueur à un chiffre avec un Flip/Roll utilisant la rotation externe d'épaule gauche, de la supination de l'avant-bras gauche, un poignet gauche en extension et un bras gauche qui restent complètement collé au torse (adduction de l'épaule gauche), combinées à de la pronation de l'avant-bras droit, et une flexion du poignet droit.
Pire encore, il utilise de la déviation radiale ce qui dévie le plan de swing 5 à 8° vers la droite d'après Trackman. C'est une recette explosive d'éléments de fermeture de la face de club et ça lui occasionne des hooks désastreux de temps en temps. Quand il arrive à avoir un timing parfait, il peut frapper de bons gros draws puissants et rendre des cartes correctes.

   

 

   

Ce golfeur 20 de handicap, un Flip/Rolleur également, nous montre un peu de rotation externe d'épaule gauche, avec supination de l'avant-bras gauche, extension su poignet gauche. Par contre lui a une pronation extrême de l'avant-bras droit, avec flexion du poignet droit et déviation radiale. On se rapproche d'un coup droit de Federer, qui au golf, ne produira que d'odieux hooks.

 

La déviation radiale est vraiment comme la peste. Elle va dévier le chemin de club vers la droite, avec en fonction du grip éventuellement la possibilité d'ouvrir un peu la face de club.
Imaginez maintenant qu'il vous sera possible de frapper des push/fades à cause de cette déviation radiale. Que ferez-vous ? Refermer la face encore plus vite pendant l'impact ?
Comment vous-dire ? ........... Où celà vous conduira-t-il ? ................ Plus de hooks ??

Parties anatomiques Drive/Hold  Flip/Roll
avant-bras gauche supination précoce supination tardive et rapide
poignet gauche flexion   extension
épaule gauche rotation interne rotation externe
épaule gauche dans le plan frontal abduction  adduction
épaule gauche dans le plan sagittal légère flexion (le bras s'élève) flexion
coude gauche flexion  flexion
avant-bras droit supination  pronation
poignet droit flexion lente flexion rapide
épaule droite rotation interne tardive rotation interne précoce
épaule droite dans le plan frontal adduction (le bras se rapproche du sternum) abduction
épaule droite dans le plan sagittal légère flexion stable (le bras s'élève) flexion extrême
coude droit flexion (plié) extension rapide puis va vers la flexion
deux poignets vont vers la déviation ulnaire juste après l'impact vont vers la déviation radiale
courbure de colonne vertébrale vers la droite courbure de colonne maintenue relachement précoce de la courbure
lordose lombaire
lordose maintenue perte de la lordose

     

Le Syndrome du Dr Jekyll et Mr Hyde

Si vous slicez de manière fréquente, avec des fades faibles, des coups hauts et courts, vous avez probablement un release en Flip/Fade.
Si vous avez plutôt tendance à frapper des hooks ou des draws appuyés (beaucoup de bons joueurs ont du mal à admettre que leurs ''draws'' sont en réalité des hooks), dans ce cas il est probable que vous ayez un Flip/Roll.
Enfin, si vous en mettez partout, vous savez quel mal vous ronge. Vous êtes atteints du syndrome du Dr Jekyll et Mr Hyde.
Il y a différents degrés de cette maladie. Bien sûr, beaucoup de joueurs voudraient bien avec le Jekyl et Hyde du Tour avec plus de distance et une dispersion correcte. Mais imaginez que vous êtes pro et que vous combattiez contre d'autres pros qui releasent en Drive/Hold. Comment allez vous tenir 4 tours d'à filée avec votre Jekyl. Il y a bien un moment ou votre Hyde va se montrer, et là bonjour les dégats. Ca risque d'entamer votre confiance et vous angoisser sur les coups à risque, ajoutant de la difficulté pour votre timing, déjà très éxigeant.

   

La malédiction du Flip/Roll Jekyll et Mr Hyde

Pour reprendre les mots de Leonard Hofstadter, l'amateur atteinte du Jekyll et Hyde avec une vitesse de swing importante est en terme technique ''connecté à un autre objet par un plan incliné , enveloppé en hélice autour d'un axe''...Il est foutu (trad : screwed). Etudiez l'animation suivante.

   

   

Voici un jeune qui flippe tellement le club qu'il a déjà perdu tout son lag au moment ou ses mains atteignent sa hanche droite. Comme vous pouvez le deviner, son coup typique est un slice ou fade haut et faible. Si il essaie de se débarrasser de son slice, que va-t-il faire de manière instinctive ?..       

   

   

Où est-ce qu'elle va partir celle là ? Regardez le logo du grip Lamkin ? C'est un Enorme Hook.

    

 

   

Pour des raisons encore obscures, Steward Cink a tellement confiance en lui qu'il a échangé son ancien release en Drive/Hold pour un Flip/Roll.

   

   

Voilà son ancien release, même si il lui arrivait aussi d'avoir un Roll comme Mickelson (on y arrive).
Vous gagnez un majeur...vous changez de release... Vous avez déjà entendu ça quelque part non ?

Enfin, le Flip/Roll et le Jekyll et Hyde entrainent des problèmes de controle de votre distance. Si vous frappez la balle avec trop de flip et trop peu de roll, vous serez court et à droite. Si vous la frappez avec moins de flip et trop de roll vous serez trop long et à gauche. C'est bien pire qu'un Rolleur ou un Drive/Holdeur qui manquerait un peu de supination ou en aurait un peu de trop et raterez légèrement à droite ou à gauche. Eux n'ont pas de Flip ajoutant loft et spin, ce qui leur permet de contrôler leur distance bien plus facilement.

   

Le release en Roll pur

Un pur Roll comme Mickelson est très rare parmi les amateurs. La plupart des amateurs ont un Flip/Roll avec un problème de flexion du poignet droit.

Comparé à un Drive/Hold, le Roll ne sera pas aussi stable ni facilement répétitif. Mais il est quand même des années lumières devant un Flip/Roll. Un joueur avec une vitesse de swing modérée (imaginons entre 90 et 95 miles par heure par exemple) pourra être très efficace avec ce genre de release. Aux vitesses de swing plus élevée le timing deviendra problématique avec les longs clubs et le driver particulièrement. C'est donc un très bon release, sauf pour les pros je diras. Malheureusement il reste une rareté, même chez les bons amateurs.

Si l'on enregistre à 60 fps le release en Roll pur est quasiment identique à un Drive/Hold. Les petits indices n'apparaissent qu'avec une vidéo à plus grande vitesse.

Phil Mickelson est de manière évidente un Rolleur avec le Driver, mais tappe ses fers en Drive/Hold avec les résultats qu'on lui connait.

   

   

   

Les Rolleurs (Mickelson que j'ai ''flippé'' en droitier) peuvent avoir une position d'impact très similaire aux Drive/Holdeurs. Avant l'impact par contre, on retrouvera une face généralement ouverte à cause d'un avant-bras gauche plus en pronation. La supination est tardive et typiquement s'accentue pendant l'impact pour refermer rapidement la face.

   

   

Une autre différence de taille entre Driver/Holdeur et Rolleur sera l'apparition plus tardive de la rotation interne d'épaule gauche chez le Drive/Holdeur. Typiquement la rotation interne d'épaule gauche sera plus présente aussi chez le Drive/Holdeur.
Le rolleur utilise ses deux avant-bras pour refermer la face avec un Taux de fermeture (rate of closure ou ROC) difficile à contrôler parfois (et aux vitessses plus élevées bien sur).
Par rapport à Tiger (2008) qui supine un peu son avant-bras droit et le fléchit peu pour mieux contrôler cette face et diminuer son ROC.

   

   

Nous voyons ici comment le Rolleur fait de la rotation externe de l'épaule, avec en conséquence souvent un bras gauche qui reste plus connecté (l'adduction de l'épaule gauche et la rotation externe sont souvent liées, de même que l'abduction et la rotation externe). La face se referme donc encore plus vite avec ce mouvement.

   

   

Voilà l'adduction de l'épaule gauche dont je parlais à l'instant.
Les mauvais coups de Rory sont souvent en Roll avec un peu plus de ces 2 mouvements, augmentant son risque de Hook.

   

 

   

Phil ici a plus de flexion des épaules que Keegan. En d'autres termes ses bras sont plus élevés et plus loin de son corps.
Ca aura pour tendance de déplacer le chemin de club vers la droite (enfin vers la gauche pour Phil) et d'augmenter le ROC.

   

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Remarquez aussi que le bras droit (en fait gauche pour Phil) est moins plié que celui de Keegan.
D'un point de vue plus optimiste, les Rolleurs ont un Taux de flexion du poignet droit assez lent ce qui stabilise l'impact. Les poignets de Phil ne se réarment pas trop vite (pas beaucoup de déviation radiale), ce qui rend son release un peu plus stable

Parce que la flexion du poignet est faible, la chance d'un flip reste mince. C'est pour celà qu'un Roll pur est bien plus sûr qu'un Flip/Roll.


Voici les différences précises entre le Roll et le Drive/Hold.

Parties anatomiques Drive/Hold  Release en Roll à la Mickelson
avant-bras gauche supination précoce supination tardive et rapide à l'impact
poignet gauche flexion   flexion
épaule gauche rotation interne rotation externe
épaule gauche dans le plan frontal abduction  adduction
épaule gauche dans le plan sagittal légère flexion (le bras s'élève) plus de flexion
coude gauche flexion  flexion
avant-bras droit supination  pronation
poignet droit flexion lente flexion lente
épaule droite rotation interne tardive rotation interne précoce
épaule droite dans le plan frontal adduction (le bras se rapproche du sternum) moins d'adduction
épaule droite dans le plan sagittal légère flexion stable (le bras s'élève) flexion extrême
coude droit flexion (plié) extension
deux poignets vont vers la déviation ulnaire juste après l'impact vont vers la déviation ulnaire juste après l'impact
courbure de colonne vertébrale vers la droite courbure de colonne maintenue relachement précoce de la courbure
lordose lombaire
lordose maintenue perte de la lordose

   

Contrôle de la rotation de la face de club

Lorsque l'on a un release en Drive/Hold, la rotation de la face de club se produit très tôt dans la descente et permet au golfeur de tenir les mains à travers l'impact et aussi peu de supination de l'avant-bras gauche pendant l'impact, pendant que l'avant-bras droit supine et fléchit légèrement pour stabiliser encore plus la face.

Les underflippeurs réussissent à stabiliser la face avec à peu près les mêmes mouvements, avec malheureusement plus de flexion du poignet gauche. La variation de Flip de Justin Rose, avec un peu de recouvrement du côté droit, accomplit un résultat similaire avec beaucoup de pronation de l'avant-bras droit tout en gardant le côté gauche solide (comprenez que le côté gauche s'oppose à la fermeture) avec rotation interne de l'épaule gauche, pronation de l'avant-bras gauche et extension du poignet gauche. C'est une façon de restreindre la fermeture de la face de club avec un seul côté du côté qui intervient, avec une stabilité accrue. Ce n'est pas la meilleure, mais c'est la moins mauvaise solution.


Les rolleurs utilisent une fermeture de face importante avec les deux avant-bras mais très peu de flexion du poignet droit.

Et à l'autre extrémité on trouve les Flip/Rolleurs avec un double dose de fermeture de face de club, et en prime une flexion importante du poignet droit et de la déviation radiale.
En théorie le ROC peut se trouver doublé, triplé, voir quadruplé, ce qui transforme une balle droite en Saint-Graal.

 

Les Flip/Fadeurs peuvent être très réguliers. Par contre il est très fréquents qu'ils ne soient capable de ne frapper qu'en slice, de manière exclusive. Ils sont plus courts avec des trajectoires souvent plus hautes. En utilisant la pronation de l'avant-bras gauche, la supination de l'avant-bras droit, et en rajoutant la flexion du poignet droit dans l'équation, eux, ont plutôt une double dose d'ouverture de la face de club.

   

Répétitivité du ROC

Notre analyse des styles de release nous apporte un point importante. Il y a deux aspects que nous devons prendre en considération en ce qui concerne le ROC :  sa magnitude et sa répétitivité.
Les Drive/Holdeurs ont le beurre et l'argent du beurre avec un ROC faible et facile à répéter, avec un timing moins exigeant.


Puis d'un côté on a les Rolleurs avec un ROC élevé représentés parfaitement par Mickelson avec son Driver. Ce n'est pas le release le plus facile à répéter et à timer. Le ROC peut être répétitif mais il sera de toute façon élevé. Ca ne sera pas facile, mais si le timing est très bon, ce release peut être très efficace.

De l'autre  on retrouve la malédiction du Dr Jekyll et Mr Hyde. Cette malédiction nous donne deux release très différents avec deux Roc Différents, l'un est très élevé et l'autre est tellement bas qu'il peut même être négatif (une face qui s'ouvre réellement pendant l'impact). C'est comme si vous aviez une voiture qui tourne parfois dans la même direction que le volant, parfois dans l'autre. L'accident est proche.

   

En conclusion

Les releases des amateurs n'ont que peu de choses en commun avec ceux des pros, et ils ont plus de mal à contrôler leurs trajectoires, malgrès des vitesses de swing réduites.

Bien malgrès eux, ils utilisent pour la plupart des variation d'un flip ou flip/roll et n'ont pas de solution pour équilibrer les différentes forces, les différents muscles et articulations qui permettent d'ouvrir ou fermer la face de club.
Frapper une balle droite de manière régulière est donc mission impossible. S'en tenir à des petits fades ou des draws appuyés est le seul degré de régularité qui est offert à ces joueurs.

Ca fait trop longtemps que vous voyagez dans le noir. S'appuyer sur la planologie ou des positions ambigues voire mythiques pour frapper droit sans comprendre quel type de release on produit et quels sont les mouvements associés équivaut à s'en remettre au Voodoo.
Un backswing parfait ne vous garantira pas un release parfait. Une traversée parfaite non plus, être parfaitement ''dans le plan'' ? non plus...être parfaitement en équilibre et swinguer en rythme ? non plus...
Si vous n'arrivez pas à frapper droit il y a une raison logique.


Le moment est peut-être venu pour que l'instruction reprenne sa vraie place et aide réellement les gens au lieu de créer des maladies chroniques qui empêchent les joueurs de vraiment s'améliorer dans notre sport.


Le mois prochain, on essaiera de trouver les véritables racines des fautes les plus communes et de mettre en place des combinaisons de mouvements qui vous aideront à améliorer votre release.