Etude du lag sur le PGA Tour : Partie 3 - Le Release

Décembre 2011

- par Kelvin Miyahira
Traduction : Robin Cocq

Relachez (enfin) votre Lag

L'article du mois dernier devrait vous fournir assez de travail pour tout l'hiver.
Mais laissez moi maintenant vous donnez une idée de ce qui doit se passer au moment du release et les micromouvements qui le régissent.
Maintenir un lag de plus de 110° lorsque le shaft est à l'horizontale vous rendra pratiquement imperméable au flip. Mais il vous sera tout de même possible de gacher ce superbe lag et de ne pas maximiser l'énergie que vous aurez stockée si vous n'obtenez pas un release stable et répétitif (le Drive/Hold) comme celui des pros du Tour.
Voyons donc en détail tous les micromouvements nécessaires pour copier les meilleurs et assurer un maximum de puissance et de précision.

Nous commencerons par les mouvements du côté gauche, puis du côté droit et enfin ceux qui s'effectuent de chaque côté. Enfin je décrirai comment la face de club doit se comporter à l'impact.
Mais d'abord, quelques précisions supplémentaires à ajouter à l'article précédent.

 

Les couples de forces et la rotation du corps

Afin de créer le maximum de rotation, le corps humain nécessite la mise en place de couples de forces.
Voici la définition d'un couple de forces :

Le couple est un concept fondamental de la mécanique, domaine de la physique qui étudie les mouvements et les déformations des systèmes. Un couple appliqué à un système provoque une variation de son moment cinétique sans modifier le mouvement de son centre de gravité1.

Un couple est l'effort en rotation appliqué à un axe. Il est ainsi nommé en raison de la façon caractéristique dont on obtient ce type d'action : un bras qui tire, un bras qui pousse, les deux forces étant égales et opposées.

 

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Vous voyez comment Jamie Sadlowski utilise instinctivement son corps pour produire de la rotation ? Les lignes violettes montrent à peu près la position de la colonne vertébrale et donc l'axe de rotation. Regardez comment l'inclinaison de la colonne diffère de celle du bas du corps. Il y a forcément une courbure de la colonne, qui selon Gracovestky, est fondamentale pour créer de la rotation.

 

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Par contre, si vous vous déplacez trop pour vous poster sur le côté gauche, vous perdrez beaucoup de tirage du côté gauche et vous vous retrouverez avec plus de poussée du côté droit. Celà crée un déséquilibre entre les forces, limitant ainsi la rotation, avec un mouvement obtenu qui sera plus linéaire. Moins de rotation de la colonne se traduit par moins de vitesse de rotation globale.

 

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C'est la même chose avec le bas du corps. Se poster sur le côté gauche crée uniquement une poussée du côté droit et un mouvement plus linéaire. Est-ce pour cette raison que les bioméchaniciens regardent leurs graphes de cinétique/cinématique et voient hanches et épaules décélérer ? Ils ne mesurent que la rotation et ignorent la translation. Si ils y regardaient de plus près, ils s'apercevraient que les plus gros slideurs sont les meilleurs décélérateurs !

 

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Un épidose récent de Southpark me vient à l'esprit. Dans celui-ci, le taux de graisse et les chiffres élevés de cholestérol d'Eric Cartman modifient tellement la moyenne de l'école qu'elle est considérée comme la pire du pays. Celà force l'ensemble des élèves du primaire à faire de l'exercice, ce que tout le monde déteste.
Ceci est bien entendu absurde puisqu'il est impossible qu'une seule personne réussisse à modifier la moyenne globale d'une telle manière que tous les élèves soient considérés comme obèses.
Pour le golf : le swing extraordinaire de Tiger Woods entre 1999 et 2001 ne faisait pas apparaitre comme meilleur celui des autres. C'était l'inverse.

Il nous faut étudier comment les meilleurs joueurs du Tour utilisent leurs corps de manière optimale. Pour en nommer quelques uns : Bubba Watson, JB Holmes, Tommy Gainey, Alvaro Quiros, Dustin Johnson, Keegan Bradley, Scott Stallings, Robert Garrigus, Gary Woodland (même si le modèle reste Jamie Sadlowski, c'est lui qui possible le plus de micromouvements optimaux)
Ce qui est certain par contre, c'est que les caractéristiques communes de ces joueurs ne suffira pas à faire changer l'aspect moyen des autres joueurs du Tour.
A un moment il faut se poser cette question : Veut-on étudier les meilleurs, l'élite, pour se rendre compte de ce qu'ils font, ou veut-on savoir ce que font les pros moyens ?

 

Mouvements du côté gauche

Micromouvement du Release #1 – L'ABDuction du Bras Gauche

  

 

Reprenons là où nous nous sommes arrêtés le mois dernier avec la contraction du trapèze gauche.
Les deltoïdes vont entrer en action et placer le bras gauche en ABDuction (le bras s'éloigne du centre du corps), créant ainsi une séparation entre le bras gauche et le torse. Les muscles pectoraux qui ont restreint cette séparation pendant la transition et la descente, se relâchent et permettent aux antagonistes (dorsaux et deltoïdes) de prendre la main. Tout celà fait partie des différentes séquences d'étirement-contraction et il n'est pas nécessaire que tous ces mouvements soient faits consciemment. Par contre si vous avez du apprendre à faire l'inverse (en plaçant un gant sous votre aisselle gauche par exemple) et bien garder le bras gauche collé au torse pendant l'impact.

La position la plus stable est obtenue lorsqu'il y a élévation et séparation du bras gauche ! Si il n'y a aucun de ces mouvements, le potentiel d'un flip de dernière milliseconde est grandement amplifié.

 

   

Ici, on voit une superbe connection entre torse et bras gauche. Il n'y a aucune ABDuction du bras gauche, aucun mouvement séparant le bras gauche du torse.


Micromouvement du release #2 – La Rétraction de l'Epaule Gauche

 

   

Précédemment je ne pensais pas que ce mouvement existait parce que je ne voyais pas vraiment la scapula se retracter en vue de dos. Mais après réexamen en vu de face, on peut retrouver cette contraction avant l'impact. Cette force peut être mise en place vers la retraction mais ne se révèle en fait que plus tard sur la vue de dos, une fois que la scapula est pleinement retractée. En regardant la distance entre l'épaule gauche et le menton s'agrandir on se rend bien compte de ce mouvement, l'épaule gauche s'éloigne de la balle et est tractée vers le haut et l'arrière.

  

   

Bien sur il y a des joueurs qui n'utilise pas du tout cette rétraction et le club est alors invité à passer devant les mains. Notez qu'il n'y a pas d'ABDuction non plus.


Micromouvement du release #3 – Expansion du torse

 

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Des images statiques suffisent pour observer celà. Sur la gauche, on voit ce qui se passe lors d'un flip. Les deux épaules sont en protraction et le club passe les mains.
Comparez celà à Stuart Appleby sur la droite avec un torse bien expansé (avec une épaule gauche en rétraction également).


Micromouvement du release #4 – Maintien de la Rotation Interne de l'Epaule Gauche

 

   

Voici Sergio Garcia qui garde bien son épaule gauche en rotation interne pendant l'impact ce qui laisse le coude gauche orienté vers la cible. Il y a plusieurs muscles dans la partie pour assurer cette rotation intere : les deltoïdes, les dorsaux, les pectoraux et le biceps.

 

 

Les Flippeurs, les Rolleurs et les Flip/Rolleurs utilise les plus petits muscles (de la coiffe des rotateurs) pour effectuer de la rotation externe d'épaule gauche, avec un coude gauche qui pointe derrière eux. Jeev Milkha Singh est un bon exemple.

 

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L'épaule gauche en rotation externe pourra faire pointer le coude gauche vers le sol pendant la traversée, avec le fameux drill ''L to L'' et le réarmement des poignets après l'impact.
Une vraie catastrophe pour la stabilité du release.

 

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Réarmement ? Je ne crois pas non...
NB : La rotation externe de l'épaule gauche augmentera toujours la supination de l'avant-bras gauche pendant l'impact, alors qu'en maintenant l'épaule gauche en rotation interne les meilleurs frappeurs cherchent à réduire cette supination.

Micromouvement du release #5 – L'Elévation du Bras gauche

Il s'agit d'un mouvement très difficile à isoler étant donné le nombre de mouvemenxts qui se produisent simultanément. Beaucoup de planologistes sont obsédés par le retour du club et du bras gauche dans le même plan qu'à l'adresse. Celà reviendrait à empêcher cette élévation du bras gauche. Une idée de Leadbetter ?


 

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Selon les planologistes la clé du bonheur réside dans le fait de retourner le club dans le plan où il se trouvait à l'adresse. Peu importe ce qui peut se passer durant le swing (un flip, un roll, un arrêt de la rotation etc...) : si vous ramenez le club dans la même position qu'à l'adresse vous serez récompensé par une frappe de balle hors norme, digne de vos rêves les plus fous. Mais ce n'est qu'illusion.
En réalité il est préférable de ne pas le faire, et pour plusieurs raisons. La principale est qu'obtenir cette position à l'impact va à l'encontre de nombreux micromouvements bénéfiques et nécessite l'absence de contraction de certains muscles.
Typiquement, le trapèze du côté gauche devra rester calme pour ne pas incliner les épaules. La rétraction de l'épaule gauche ne se mettre pas en place. L'ABDuction du bras gauche sera absente, de même que l'expansion de la cage thoracique, pourtant un mouvement très puissant. La déviation ulnaire, élément crucial de stabilisation du release sera rayée de la carte.


 

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Toutes mes excuses, il n'existait pas de caméra assez performante pour vous fournir une vidéo de qualité suffisante, avec assez d'images par seconde, je me contenterai juste de ces photos. Vous pouvez constater que les bras de Tiger sont bien plus hauts après l'impact. Il ne replaçait absolument pas le club dans le même plan qu'à l'adresse, ni ne swinguait les bras dans un plan similaire, en sortant ''bas et vers la gauche'' comme ils disent. Ses mains étaient bien plus hautes et swinguent vers la cible, preuve formelle d'élévation du bras gauche.

 

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Tiger en 2008, même élévation.


Micromouvements du release #6 et #7 – Contraction du Biceps Gauche et Légère Flexion du Coude Gauche


 

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Pour garder le bras gauche parfaitement tendu (certains sont même en hyperextension), le triceps gauche doit se contracter, de même que les extenseurs au niveau des avant-bras. En conséquence, le poignet gauche se trouvera clairement poussé vers l'extension (poignet cassé), ce qui invitera au flip. Pourquoi donc ?

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Faisons un petit rappel d'anatomie, aidés par Thomas Myers et son livre ''Anatomy Trains''. Les extenseurs situés sur l'avant-bras sont connectés au triceps qui est le principale responsable de l'extension du coude. Ainsi, alors que le triceps tire les os de l'avant-bras vers l'arrière pour étendre ce coude, il tire aussi sur les extenseurs.
Ses extenseurs sont le long et le court extenseur du carpe. Ils sont insérés sur la face postérieure du 2nd et 3eme métacarpiens. Contractés, ces muscles entrainent le poignet en extension, comme lorsque l'on fait l'exercice de ''curl inversé'' en musculation. Est-ce vraiment un comportement désirable pour votre poignet gauche ?


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Remarquez le coude gauche de Tiger qui reste légèrement fléchi à l'impact. Le poignet gauche est dans une position très puisssante grâce à l'engagement du biceps et des fléchisseurs du poignet. Le coude gauche se retrouve ainsi légèrement plié.

Le Fléchisseur radial du carpe, le long parlmaire et le fléchisseur ulnaire du carpe sont les muscles investis de cette flexion du poignet.
Le brachioradial est également responsable d'une partie de la supination de l'avant-bras gauche.
Ces muscles se trouvent sur la partie avant et interne de l'avant-bras et sont reliés à la face antérieure des métacarpiens. Pour bien sentir ces muscles là on effectue un ''curl'' classique du poignet.


 

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La résultante de la contraction du biceps gauche et Tiger et de sa rotation du corps est la création d'une traction sur les mains et le gauche en haut et en arrière. Ce mouvement soutient les actions précédemment décrites d'ABDuction du bras gauche, d'élévation du bras gauche et de rétraction de l'épaule gauche.

 

 

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Tous ces mouvements du côté gauche peuvent être observés avec un simple exercice consistant en une élévation latérale avec une colonne légèrement penchée en avant. Vous pouvez utiliser une poulie, une haltère ou encore un élastique. La cage thoracique va s'expandre, la scapula se rétracte, le biceps gauche se contracte et fléchit légèrement le coude, les trapèzes et les deltoïdes élèvent et mettent le bras en ABDuction, le poignet gauche reste un peu fléchi. Facile, non ?

Question pour un Champion

Vérifions si vous avez tout saisi avec ce petit questionnaire


 

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En étudiant cette photographie pouvez-vous répondre à ces questions :

  1. Son coude gauche est-il plié ou tendu à ce moment là ?

  2. Dans quelle position se trouve le poignet gauche ? En flexion (bombé) ou en extension (cassé) ?

  3. Comment se trouve son avant-bras gauche ? En supination ou en pronation ?

Remplissez vos réponses sur un bout de papier. Je vous donnerai les réponses plus tard en fin d'article. Ne trichez pas !!

Mouvements du Côté Droit

Comme nous avons pu le voir le mois dernier, le but est d'avoir l'épaule droit le plus longtemps en rotation externe et en rétraction puisque les mouvements inverses amèneront une protraction, rotation interne avec extension du coude droit et relachement immédiat des poignets. Il faut retarder tout celà au maximum. Il est extrêmement important de bien placé le coude droit et le bras droit si vous voulez y arriver. Si le bras droit est coincé derrière la hanche droite, il faudra sacrifier un peu de rotation pour réussir à ramener les mains à la bonne place à l'impact.
As we saw last month, the goal is to have the right shoulder stay in retraction and external rotation for as long as possible since firing the right shoulder into protraction and internal

Micromouvements du release #8 et #9 – Protraction Tardive de l'Epaule Droite et Rotation Interne


 

 

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La protraction et rotation interne et l'épaule droite entraineront l'extension du bras droit, la pronation de l'avant-bras droit et la flexion du poignet droit.
Ces mouvements aident à retourner la face square si ils sont faits avec le bon timing.
Si ils arrivent trop tôt par contre, ils entraineront un flip.

 

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Regardez le logo Golf Pride apparaitre sur la seconde image. Sur la première vous voyez les lettres blanches dans la position de 12 h sur une horloge.

 

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Celà se combine bien avec le grip neutre de Scott Stallings avec un club un peu ouvert (pointe vers le haut) à cet instant.

 

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Et maintenant analysez le radius de Stallings et la pronation de son avant-bras droit jusqu'à l'impact. Ce n'est que 2 images avant l'impact que cette pronation cesse. Son bras droit s'est tendu mais pas encore complètement.

 

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Lors des deux dernières images on aperçoit un peu de flexion du poignet droit. C'est tellement tardif que ça reprénsete une assurance contre le flip.
Cette action de flexion du poignet droit (combinée à une extension du poignet gauche) a pour effet de diminuer le taux de fermeture de la face pendant l'impact.

 

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Voici Olin Browne qui a le coude droit coincé derrière la hanche droite à cause d'une rotation interne prématurée de son épaule droite, avec protraction associée. On peut voir très clairement que son épaule droite et éloignée de son menton comparée à celle de Stallings dans les précédentes photos.

 

 

Comme vous pouvez le constater, la rotation interne d'Olin a atteint son maximum, il n'y a plus d'essence dans le réservoir.

 

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Et dans ces photos la flexion du poignet se produit trop tôt (pas assez de pronation de l'avant-bras droit et d'extension du poignet droit comme on pouvait le voir chez Stallings).
En plus, Olin utilise la pronation de l'avant-bras droit pendant l'impact. C'est une autre variété de flip/roll. Le Roll provient du côté droit et le flip du côté gauche.
La rotation de la face de club est très rapide juste avant et pendant l'impact. Il échappe de très peu à la gratte.
Vous pouvez vous faire une idée des effets d'une gestion inappropriée des mouvements du côté droit.


 

 

 

Rickie a un problème similaire, avec un arrêt de la rotation plus manifeste. Il ne peut pas tourner livrement avec le bras droit coincé parce que ça n'apporterait rien de bon. Si Rickie tournait aussi bien que Dustin Johnson ou Tommy Gainey par exemple, ses bras seraient encore plus en retard et il devrait gérer des erreurs plus importantes.
La position des bras et du club affectent donc à la fois le timing de la protraction et rotation interne de l'épaule droite et la propension à maintenir la rotation du corps.

Micromouvement du release #10 – L'Extension Tardive du Coude Droit

Le bras droit pousse le grip en avant. Si l'épaule droite est en rotation interne trop tôt, le bras droit s'étendra lui aussi trop tôt et ne sera pas en mesure de pousser le grip en avant parce que ce mouvement aura déjà été utilisé. La seule possibilité qui reste pour ramener la face de club sur la balle c'est de fléchir le poignet (flip) et d'ajouter énormément de loft par la même occasion, avec les conséquences que vous imaginez.


 

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Le bras droit de Stallings n'atteint son extension complète que dans une position aux alentours de 4h. Si celà se met en place trop tôt...

 

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Est-ce que vous pensez que Federer ferait un bon golfeur ?

Les Avant-Bras, les Mains, et les Poignets

Les prochains micromouvements gèrent le comportement de la face de club.

Micromouvement du release #11 – Maintien de l'Extension du Poignet Droit et de la Flexion du Poignet Gauche


 

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Ces mouvements là sont associés aux prochains (pronation et supination).
Jamies Nitties (vu sur ''Big Break'') a le poignet gauche en extension (et l'avant-bras gauche en pronation). C'est bien différent comparé à l'un des plus gros frappeurs du Tour Rory Sabbatini, en noir, avec le poignet gauche en flexion (et l'avant-bras gauche en supination) juste avant l'impact. Remarquez également que James, qui relache rapidement le poignet droit, le laissant aller en flexion (bombé), alors que Rory le garde en extension (cassé).

Si la rotation interne de l'épaule droit et l'extension du coude droit arrivent trop vite, celà peut aussi trop refermer la face de club. Le cerveau réalisant que la face de club est fermée, ajoutera encore plus de supination de l'avant-bras droit et de flexion du poignet droit en arrivant à l'impact. Sans celà la face de club serait si fermée qu'il serait impossible de frapper autre chose qu'un Quick-Hook.

Le flip peut être considéré comme un mécanisme compensatoire d'une erreur initiale de protraction et rotation interne d'épaule droite. Il permet de garder une face square ou ouverte mais au prix d'un loft augmenté et d'un risque de gratte.


Micromouvement du release #12 – Supination de l'Avant-Bras Gauche et Pronation de l'Avant-Bras droit

Anatomiquement, il est important d'être capable de séparer ces mouvements pour bien les identifiez et les utiliser. Mais étudier un être humain en mouvement nécessite de savoir repérer ces mouvements dans les 3 dimensions de l'espace et leurs intéractions. Par exemple, maintenir le poignet droit en extension maximale nécessite une pronation plus importante, et la face de club se trouvera déjà plus fermée par cette association.


 

 

De l'autre côté de l'équation, si le poignet gauche va vers la flexion comme le fait Brian Gay, l'avant-bras droit se placera naturellement plus en flexion, avec une face de club plus ouverte.
Un Flip/Roll sera requis pour assurer une face de club square.

Est-ce que tout celà a une importance ?
La régularité d'un swing dépend beaucoup de tous ces mouvements d'avant-bras et de poignets, qui doivent bien s'accorder à l'impact. Dans les positions de Gay et Nitties, il faut réaliser un rapide Flip/Roll pour refermer la face de club. Est-il aisé de réaliser celà à l'identique ?
Avec beaucoup de practice et plusieurs centaines de balles par jour, peut-être. Mais est-ce que ce genre d'action sera reproductible sous pression ? Ou lorsque le joueur aura besoin de 20 mètres supplémentaires, pourra-t-il forcer son mouvement et garder le même release ?
Il est toujours possible de tromper son monde sur un tour, ou même un tournoi, et vous savez aussi bien que moi que le golf ne se résume pas au swing de golf.
Mais si vous voulez jouer plus souvent au plus haut niveau que chaque 3eme lune quand Jupiter et Mars sont alignés, que vous voulez gagnez plusieurs majeurs dans votre carrière je doute que le Flip/Roll soit la meilleure méthode. Est-ce le release des légendes du golf ? Est-il possible de répéter les performances semaine après semaine et conserver sa carte tous les ans ? Vous me suivez...

Quel est l'intérêt de développer un release qui par chance vous fournira des faces de club et chemin proches de 0°, un bon angle d'attaque etc...et qu'il sera difficile à répéter ?
Si 1 fois sur 1000 vous obtenez un coup tout droit et que les 999 peuvent être à gauche ou à droite vous aurez du mal à développer votre confiance.

Maitrisez ces mouvements et utilisez les à votre avantage et vous obtiendrez un swing qui ne nécessite que peu de maintenance. Vous aurez plus de temps pour vos wedges, votre petit-jeu et votre putting pour bénéficier au mieux de votre frappe de balle.

Micromouvement #13 – Extension du Poignet Gauche et Flexion du Poignet Droit

Très honnêtement, ce n'est pas vraiment de ces mouvements dont vous devez vous soucier.
En fait c'est quasiment un Nanomouvement, il doit apparaitre durant les 15 dernières millisecondes avant l'impact. Et tout le monde le fait, même les joueurs avec le plus de lag.
L'extrême majorité des joueurs effectue ces mouvements trop tôt avec donc un risque de flip.

 

 

Tandis que la rotation interne/protraction de l'épaule droite démarre, le bras droit se tend et enfin le poignet droit fléchit. C'est le dernier segment à se mettre en marche. Si il y a une place pour le concept de ''chaine cinétique'' dans le swing de golf, c'est bien pour le coude et les poignets.

Les grands joueurs n'attendent pas les 10 ou 20 dernières millisecondes pour retourner la face en position square. Ils font celà bien plus tôt. Le dernier segment à s'engager permet ainsi de diminuer le taux de fermeture de la face, en laissant enfin la tête de club rattraper un peu les mains (sans toutefois les dépasser).


 

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Le poignet droit de Gainey diminue son extension de 52° (attention aux distorsions dues à la 2D) lors des 4 dernières images avant l'impact ! Ca vous donne une bonne idée de l'utilisation de la flexion du poignet droit. Contrée par les mouvements de stabilisation du côté gauche (il a encore largement assez d'inclinaison du shaft à l'impact) elle permet de diminuer le taux de fermeture de la face, et d'augmenter également la vitesse de swing.

Micromouvement du release #14 – Déviation ulnaire

Si elle se met en place trop vite, le lag sera diminué.


 

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Ca, c'est trop tôt.

 

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On retrouve Lee avec une déviation ulnaire trop précoce également.

 

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Pour la plupart des joueurs qui ne possèdent pas tous les mouvements, placer les poignets en déviation ulnaire serait désastreux. Si vous y prétez attention, la déviation ulnaire poussera le poignet gauche vers l'extension, l'avant-bras droit aura lui tendance à supiner. Vous obtiendrez une face de club massivement ouverte à 50 cm de l'impact. Beaucoup de sliceurs ont cette apparence. Bon courage pour ramener la face square à partir de là.

Lee Westwood lui ne laisse pas sa face de club s'ouvrir malgrès sa déviation ulnaire précoce. Il supine l'avant-bras gauche dans le même temps pour ne pas se retrouver dans la même position que les amateurs.


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On voit Tiger qui maintient pour l'instant de la déviation radiale et non pas ulnaire.

 

 

Il ne passe en déviation ulnaire que plus tard, lors de l'impact. La déviation ulnaire associée à l'élévation du bras gauche est responsable de la position des mains plus hautes qu'à l'adresse.


Les Mouvements du Corps

Micromouvement du release #15 – Contraction des abdominaux

Dans les arts martiaux il y a toujours une expiration marquée lors des coups de pieds ou coups de poings. Il existe sans aucun doute un lien avec l'engagement des abdominaux qui aide pour créer de la puissance. Pourquoi ne pas utiliser celà pendant un swing ?


  

  

Jetez un coup d'oeil au slide excessif de Ricky Barnes. Ces abdominaux sont manifestement relachés au lieu d'être contractés. Il a de la chance d'avoir le physique d'une LineBacker de NFL.

 

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Les abdominaux sont également connectés aux adducteurs de la hanche qui sont intéressant pour la rotation lors de la 2nde poussée lors de l'impact. Il semble que Ricky ait manqué ce détail...

Micromouvement du release #16 – La Rotation de la Colonne Vertébrale !!

Certains professeurs et biomécaniciens pensent qu'après que les hanches ont commencé la descente elles doivent s'arrêter pour permettre aux abdominaux d'entrainer la rotation du haut du corps. C'est peut-être ce que font les amateurs, mais les joueurs du PGA Tour ne font pas celà du tout.


 

 

Savourez cette animation de JB Holmes et dites moi si sa colonne vertébrale arrête de tourner avant l'impact. Merci à Brandon Parsons qui n'a pas hésité à prendre un risque pour capturer cette superbe vidéo avec une casio EX-F1.

 

 

http://youtu.be/sFVoT9-AmIU

Voyez maintenant que chez Rickie, le bas du corps s'arrête et celà oblige à une disconnection entre son haut et son bas du corps. Et quand bien même les hanches s'arrêteraient, on ne perçoit absolument pas cette notion des abdominaux qui prendraient le relais pour effectuer le reste de la rotation. La colonne continue d'être le moteur de son swing et le haut du corps dépasse le bas uniquement après l'impact.

La Rotation du Haut du Corps par rapport à une Rotation de la Colonne

Comme nous avons pu le voir pour JB et d'autres, la rotation de la colonne doit concerner l'ensemble de la colonne à travers l'impact. Démarrez la vidéo ci-dessous.

Il était une fois Deux Johnsons

Même sur le tour beaucoup sont un peu confus sur ce sujet. Quelqu'un pourrait voir le swing de Zach et penser qu'il a beaucoup de rotation du corps. Mais cette rotation est-elle présente au bon moment ? Cette même personne pourrait ensuite regarder le swing de Dustin et voir un arrêt de la rotation pendant la traversée.
La clé, c'est le timing de la rotation.

http://youtu.be/lQAfr2NuZqw


Le but du swing, c'est de donner de l'énergie à la balle. Il faut se donner le temps de se relâcher et de décélérer, mais seulement après le contact. Pour Zach, quel est l'intérêt de tourner si fort après que la balle soit partie ? Ca augmenter le risque de blessure, ce n'est pas bon pour la colonne (j'en parlerai dans un prochain article) et c'est évident que la balle se moque de la vitesse de votre traversée. Zach, au passage, ne fait pas partie des plus longs, bien au contraire.

Connection des facettes latérales des vertèbres VS. Déconnection

C'est de celà que parlent de nombreux professeurs quand ils disent que les hanches doivent s'engager, puis décélérer pour créer un transfert d'énergie vers les épaules et les bras. Mais décélérer, tout le monde peut le faire. Ce que les amateurs n'arrivent pas à faire, c'est à bien tourner comme les meilleurs et de le faire avec une connection entre le haut et le bas du corps tout au long de l'impact, pour ne ralentir qu'après.

Pour celà les mouvements corrects de la colonne vertébrale sont nécessaires : lordose lombaire, courbure latérale de la colonne parce qu'ils permettent aux facettes latérales des vertèbres de se connecter et de permettre à la colonne de tourner de manière efficace et saine.

NB : Imaginez les conséquences d'une rotation déconnectée de chaque vertèbre sur celle qui la soutient, c'est sans risque d'après vous ?

Micromouvement du release #17 – Mouvement de la Tête


 

 

Augmenter la courbure latérale de la colonne vertébrale pendant la descente va tirer la tête vers l'arrière (à l'opposé de la cible) et peut-être un peu vers la balle si la rotation est aussi bonne que chez Graeme McDowell.
Au pire, celà pourrait augmenter les chanches de frapper la balle avec un angle d'attaque positif au Driver.

Le point le plus bas du swing et l'applatissement de l'angle d'attaque


 

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Les joueurs avec beaucoup de lag partagent certaines caractéristiques. Ils ont souvent plus d'inclinaison du shaft à l'impact, avec donc une tendance aux angles d'attaques plus négatifs (le club qui descend beaucoup sur la balle). C'est parfait pour le jeu de fers, mais qu'en est-il pour le Driver ?
Et bien, la plupart développent plus de courbure latérale de la colonne vertébrale et ont le mouvement de tête vers l'arrière dont je viens de parler. L'angle d'attaque s'en trouve un peu applati et ils arrivent à ne pas compromettre leur potentiel de puissance

Par contre les Flippeurs comme Rickie Fowler, Lee Westwood ou Brain Gay, qui ont un torse plus en avant (qui ''couvre'' bien la balle soit-disant), sont plus postés sur le côté gauche.
C'est leur manière de diminuer leur angle d'attaque et le rendre correctement négatif sur les fers et éviter les grattes. Dans leurs positions d'impact, on retrouve une tête plus en avant avec une colonne vertébrale plus droite.
Rickie a la tête au-dessus de la balle tandis que celle de Scott reste bien en arrière.

L'outil ''Tour Striker'' et le Trackman


 

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Ces derniers éléments amènent un intéressant dilemne. Dans la publicité pour le ''Tour Striker'', on pourrait facilement croire à une bonne invention. Mais est-ce que ça vous renseigne vraiment si ce que vous faites et bon ? Hmmm...

 

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Rory McIlroy et Louis Oosthuizen ont été photographiés juste après l'impact. Louis a le shaft incliné à environ 3,5° et Roray un peu plus de 2°. Louis est un Flippeur et Rory un Drive/Holdeur, qui tourne mieux sans slide avec la tête basculée en arrière. Pourtant, si on s'en tient à l'inclinaison du shaft, c'est Louis qui gagne. Tiens tiens...
Louis pourrait avoir moins de mal à frapper avec le ''Tour Strike'' que Rory...
Mais cet engin lui permettrait-il de corriger son flip ?
C'est peu probable.

 

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Parlons un peu de Trackman maintenant.
Pour commencer j'adore la technologie.
Mais j'ai une question pour les amoureux du Trackman. Comment un Trackman pourra-t-il vous dire si vous releasez correctement le club ou non ? Si un Flippeur arrive à déplacer son haut du corps suffisament vers la cible (en slidant avec le bas du corps ou en redressant le haut du corps vers l'avant) il est possible qu'il atteigne les mêmes données qu'un joueur au lag extrême dont qui s'incline bien vers l'arrière et qui utilise la ''parametric accélération''...

Le club peut fournir des données proches mais si cette technologie ne peut distinguer un flippeur d'un Drive/Holdeur avec le plein de lag je pense qu'il faut rester mesuré et ne pas considérer tout ce que dit le Trackman comme parole d'évangile.

Une autre question. Si le Trackman pouvait mesure si précisément les positions de la face de club à l'impact, pourquoi ne pourrait-il pas le faire 30 à 40 cm avant l'impact pour nous donner une idée du taux de fermeture et de l'évolution du loft du joueur dans cette phase si importante de la descente (ça pourrait aider Phil à mieux Driver par exemple). Et pourquoi s'arrêter à la face de club ? Pourquoi ne pas mesurer comment l'inclinaison du shaft change pendant l'impact? Ca aiderait à distinguer les Flippeurs des Drive/Holdeurs...
Trackman n'est pas un outil adapté pour celà. La vitesse de capture des informations n'est pas adaptée. Les données de la balle sont très intéressantes, mais l'algorythme qui recalcule les données de l'impact n'est pas complet. J'ai un projet d'étude sur le taux de fermeture (Rate of Closure ou ROC) pendant l'impact et son influence sur les trajectoires.

Peut-on tout mélanger ?

Que se passe-t-il quand un lag extrême est combiné à un slide, comme chez Tiger Woods actuellement par exemple ?

Est-ce que ça n'augmenterait pas l'inclinaison du shaft à l'impact ?
Tiger se retrouver avec 3,5° d'inclinaison à l'impact et son angle d'attaque est très descendant par rapport à ses meilleures années. Ne prendrait-il pas le même chemin que Aaron Baddeley lorsqu'il était sous le régime ''Stack & Tilt'', avec ses - 6° d'angle d'attaque ? Badds n'arrivait plus à dépasser les 240 mètres au Driver à cette époque, pas mal pour un amateur me direz-vous, mais bien insuffisant pour être réellement compétitif sur le PGA Tour.

L'Accélération Paramètrique

Ce terme fait le Buzz actuellement sur internet. C'est une idée de Koryo Miura, selon laquelle on peut bouger son corps différemment pour ajouter de l'énergie cinétique et de la vélocité au club. Le souci c'est qu'il développe une notion de swing à doule pendule qui est bien trop simplifié pour décrire ce qui se passe réellement dans un swing de golf athlétique, laissant alors planer le doute, avec une grande place pour l'interprétation et les idées fausses.


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D'après la publication de Miura, les mains et devraient bouger de cette manière pour utiliser l'accélération paramètrique pour avoir plus de puissance à l'impact. Comme il le dit, la vélocité du club peut être augmentée de manière significative si le club est tiré vers l'intérieur lors de l'impact, lorsqu'aucune autre source d'accélération n'est alors disponible.

Ca a l'air pas mal du tout. Mais comment appliquer cette théorie ? D'où vient cette traction vers l'intérieur ? Sa réponse : ''Certainement d'une translation aggressive de l'épaule gauche''.
Très bien, mais comment doit-on bouger l'épaule gauche ?

Il est nécessaire de vraiment comprendre comment fonctionne un corps humaine. Rick Malm a retrouvé ce mouvement chez Jamie Sadlowski depuis plus de 3 ans et notre seule manière de percevoir comment fonctionne ce mouvement c'est de chercher quels muscles sont en jeu et comment se comporte chaque articulation.


 

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Si vous avez réussi à lire jusqu'ici et que vous voulez vraiment savoir comment utiliser l'accélération paramètrique dans votre swing de golf, vous avez tout ce qu'il faut.
Voici les micromouvements qui importent pour obtenir ce mouvement ''aggressif'' de l'épaule gauche :

- Le trapèze gauche tire vers le haut et l'arrière
- La scapula se rétracte
- La cage thoracique s'expand
- Le Biceps gauche fléchit le coude (ça n'affecte pas réellement l'épaule mais les mains, SI)
- La rotation interne de l'épaule gauche entrainée par les dorsaux et les pectoraux.
- La Tête qui bascule vers l'arrière

Ces mouvements sont tous ceux qui permettent de ''tirer les mains'' vers l'intérieur puisqu'ils influencent directement le ''left actuator'' décrit par Miura.


 

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On peut constater que les mains de Jamie Sadlowski sont bien plus hautes en arrivant à l'impact en s'en tenant au modèle de Miura.

 

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Dustin Johnson montre un peu moins d'accélération paramètrique que Jamie.

 

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Zach n'en a presque pas.

 

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Et là, pas du tout.

http://youtu.be/1O7sTbC_JKE

Ca contredit l'opinion de certains, pour qui les joueurs avec énormément de lag n'ont pas besoin d'utiliser l'accélération paramètrique.

Dans une autre partie Miura déclare que ''l'action combinée de la rotation rapide de l'épaule et de la taille ainsi que l'élévation rapide du côté gauche du corps génère la traction vers l'intérieur''
C'est bien dit...


 

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Mais encore une fois quelque chose d'aussi vague pourra être mal interprété, et conduire des joueurs à pousser dans le sol pour essayer de relever le côté gauche du corps, et ils arrêteront complètement leur rotation en faisant celà.

 

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Nous avons déjà travaillé sur les mécanismes qui créer la rotation au niveau de la ''taille'' comme le dit Miura, ou comment les ''hanches'' tournent. Ces termes sont impropres. Il est important de distinguer ce que fait la colonne vertébrale, le bassin et chaque articulation de la hanche pour ne pas se faire de fausses idées.
Il ne faut pas beaucoup pousser dans le sol avec la jambe gauche (voire la droite comme le fait Brain Gay). L'extension des jambes et des hanches est plus le fait des ischio-jambiers et des fessiers (qui aident également à la rotation) que celui du quadriceps poussant dans le sol.
Nous savons également que lors de la 2nde poussée, la double ADDuction et rotation interne permettent de fournir le reste de la rotation pour le bas du corps.

 

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En ce qui concerne les épaules, et bien, nous avons vu qu'elles ne ''tournent'' pas vraiment. L'épaule gauche se rétracte et la droite se met en protraction pour créer une illusion de ''rotation d'épaules''. Jamie ajoute tous les micromouvements qu'il faut pour créer plus d'accélération paramètrique.
Il est aussi important de noter que les mouvements du côté gauche permettent d'équilibrer les puissants mouvements du côté droit. Si un joueur maintient son lag comme Jamie ou Tommy Gainey, puis exerce une traction correcte avec le côté gauche comme nous venons de la décrire, il va pouvoir bénéficier pleinement de la rotation interne de l'épaule droite, de l'extension du coude droit et de la flexion du poignet droit lors des dernières millisecondes avant l'impact, tout en évitant un flip.


 

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Si au contraire, vous décidez d'étendre les deux bras rapidement, de restreindre la ''rotation'' des épaules et de pousser dans le sol pour remonter votre épaule gauche (en étendant les genoux, les hanches et en poussant toute votre colonne vers le haut), qu'ensuite vous utilisez flexion du poignet droit et extension du poignet gauche pour ajouter de la puissance (Positive Torque de Tutelman) vous perdrez de toute façon tous les bons effets d'un côté gauche tirant les mains vers l'intérieur.
Aucun intérêt donc.

Vous arrivez à voir le trapèze tirer ? Lépaule gauche se rétracter ? Le coude gauche tirer ? Non n'est-ce pas ?
Puisque le bras est étendu et tente de rester connecté au torse, il existe une force empêchant le bras gauche d'être tracté vers la cible (flêche verte). Celà ne va-t-il pas à l'encontre de l'accélération paramètrique tout en créant un flip ?
Ces experts ont tout simplement interprété la science de manière erronée et recommandent ces mouvements là pour obtenir l'acccélération paramètrique et n'obtiennent qu'un Flip en retour.

Réponses au questionnaire

La réponse c'est...qu'il n'est pas réellement possible de répondre sur une vue de face...
Mais en vue de profil vous pouvez confirmer vos suppositions.


 

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  1. Fléchi

  2. En extension

  3. En pronation

La clé pour bien comprendre ce que fait Tiger et les autres grands frappeurs c'est qu'ils ont trouvé un moyen de réduire le taux de fermeture de la face de club lors de l'impact pour pouvoir frapper très fort sans trop compromettre leur précision. C'est pour celà que l'avant-bras gauche cesse sa supination et évolue dans le sens inverse, vers la pronation.
On pourrait dire qu'ils replacent la face squarent très tôt et la maintiennent ainsi (release aussi appelée fermé-vers-ouvert par certains) au lieu de passer d'une position ouverte à fermée, qui est malheureusement une notion courante.

En Conclusion

Comme vous pouvez imaginer une courbe de Gauss (en cloche), on retrouve les joueurs avec beaucoup de lag d'un côté, les flippeurs de l'autre côté, et la majorité des joueurs entre les deux.
Je vous ai montré ceux qui ont beaucoup de lag parce que je pense que c'est une très bonne solution pour obtenir un bon mélange entre puissance et précision (Tiger Woods, Jack Nicklaus, Ben Hogan, Sam Snead et Arnold Palmer dominaient ces deux secteurs du jeu).
Même si nous rêvons d'atteindre les mêmes sommets, la majorité d'entre nous n'y arriveront pas. Mais en visant les étoiles, avec un peu de chance nous attérrirons sur la lune.
Une frappe de balle équivalent à la moyenne du PGA Tour serait amplement suffisante pour le commun des mortels.


Pour bénéficier au mieux de l'énorme quantité d'informations développées dans cette dernière série d'articles, je vous conseille de prendre une vidéo de votre swing, de bonne qualité (240 fps semble être un minimum) pour identifier les raisons de votre perte de lag.
Commencez par développer quelques mouvements de ''freinage'' développés le mois dernier (Negative Torque) parce qu'il y a de grandes chances que vous utilisiez ''des accélérateurs'' trop tôt à la descente.
Une fois que vous aurez acquis ces mouvements de création et de rétention du lag, vous devrez apprendre à créer la vraie puissance à l'aide du bon moteur : la colonne vertébrale. C'est elle qui gère la rotation du bassin et de l'ensemble du corps. Faire rugir ce moteur là pendant que vous mettez en place les bons mouvements de freinage, que vous controlez votre taux de fermeture vous assurera un release explosif au bon moment, avec un maximum de puissance et de précision.

La Science et le Golf

www.jssm.org/vol6/n2/1/v6n2-1pdf.pdf

Pour tous ceux qui croient en la biomécanique actuelle du golf, peut-être devriez-vous lire cet article sur le coup franc au Football. Comme vous l'apprendrez dans cet article, le coup franc est analysé segment par segment et articulation par articulation, dans les multiples plans de l'espace tout comme le séquençage des vitesses angulaires des différents segments proximaux et distaux (chaine cinétique/cinématique). Vous trouverez des termes biomécaniques adaptés pour les hanches (extension, flexion, abduction, adduction, rotations interne et externe) avec leur amplitude, leurs vélocités en degrés par seconde.

Où en sommes-nous dans le golf par rapport au footballe lorsque l'on analyse la ''rotation des hanches'' et la ''rotation des épaules'', sans se rendre compte qu'elles résultent du mouvement de très nombreuses parties du corps ? Est-ce que l'approche scientifique dans le football est trop compliquée pour les biomécaniciens du golf ?

Pourquoi dans le football on a décidé de mesurer toutes ces différentes variables au lieu de juste les combiner ensemble pour déterminer la rotation de hanche, la vitesse de la jambe et du pied tout simplement ?

Dans le golf c'est ce qui se produit, on sur-simplifie tout. Le manque de données quantitatives des mouvements rend les études de golf inutiles pour un joueur qui veut apprendre le golf (ou un professeur qui veut enseigner).

Comment les scientifiques ont-ils su ce qu'il fallait mesurer dans le football ?
Ils ont étudié des vidéos à très haute vitesse pour discerner les rotation de hanche, flexion/extension, adduction/abduction etc etc... et celà pour toutes les articulations.
Ensuite, et seulement ensuite, après avoir pris connaissances de tous les mouvements ils ont pu développer une bonne méthodologie (il se trouve qu'il s'agit des méthodes de 3D utilisées dans le cinéma) pour les mesurer.

Comme je l'ai déjà dit, placer un sensor à la base du cou pour mesurer votre rotation d'épaules et un autre sensor en bas du dos ne vous indique pas vraiment ce que font vos épaules ou vos hanches, ni ce que vous devez faire pour mieux les bouger. (ce n'est même pas une bonne méthode pour les mesurer correctement).
Et ce que conseille Miura avec son ''left shoulder actuator'' est beaucoup trop vague. Il ne vous dit pas comment votre épaule doit bouger, quels muscles engager.


Le travail que j'ai effectué au cours des derniers mois est complexe (pas compliqué, complexe) mais avec une terminologie anatomique bien précise et universelle il est possible de s'en sortir sans confusion. J'ai l'intime conviction que c'est vers celà que doit évoluer la recherche dans le golf si l'on veut vraiment arriver à aider les joueurs.