La Légende de Ki Tora
- par Kelvin Miyahira
Traduction : Robin Cocq
Sur une petite île isolée au large du Japon, vit un golfeur légendaire nommé Ki Tora...
Bam ! Il expédie balle après balle à plus de 300 mètres à la volée. Le visage plein de transpiration, il s'essuie avec ses manches et continue à frapper droit et loin. Au plus profond de la forêt, le silence assourdissant est rompu par la brutale collision entre le metal et la balle à plus de 130 miles par heure. Le coup de tonnerre de l'impact et le sifflement de la balle sont entendus à des kilomètres à la ronde.
La légende raconte que Tora ne dort que trois heures par nuit afin de pouvoir augmenter ses heures d'entrainement. Il peut tapper parfois jusqu'à 1000 balles par jour et uniquement après une séance de musculation matinale, nécessaire pour maintenir un corps solide comme le roc, un dos en V qui nous rappelle un certain Arnold Schwarzenegger junior.
Tora est fasciné par la technologie moderne. Grace a quelques millions de dollars de ressources il peut exercer sa creativité, et ses entrainements ne sont limités que par son imagination. Il a une fois ramené le Pitcher Tim lincecum en jet privé pour lui lancer des balles a 100 mph pour raffiner son incroyable coordination oeil-main.
Il paraît qu'une fois il a réussit à franchir la cloture du centre d'entrainement, pourtant située à 350 mètres ! Et avec un fer 4 !
Ronaldinho se pointa une fois avec une douzaine de ballons de football. Il a shooté des centaines de balles du point de pénalty et n'a jamais pu faire face a Tora, pourtant armé d'un simple fer 9. De rage, l'on dit qu'il frappa Tora au visage, laissant une cicatrice et une dent fêlée.
Le Grand Wayne Gretzky n'a pas pu rivaliser avec Tora non plus. Il était tellement blessé qu'il alla jusqu'à demander à Tora si il pouvait partager avec lui quelques secrets pour pouvoir faire son comeback en NHL.
Tora lui divulgua une arme secrète pour le golf. Après s'être entrainé avec les Navy Seals et les Marines, il apprit qu'un nouveau superordinateur combiné avec la dernière technologie de pointe pouvait lui permettre de s'améliorer au golf.
C'était l'équivalent de la merveille technologique du bombardier B1 combiné avec les capacités d'une IRM qui pourrait voir à travers des murs d'acier et de titanium, avec la précision du sonar/radar des grands mammifères marins.
Cette machine incroyable pouvait révéler à Tora exactement ce qu'il voulait à propos de la position de son club à l'impact avec une précision déconcertante. Comme elle ne coutait que quelques millions de dollars, Tora ne perdit pas une seconde pour acquérir ce chef d'oeuvre de technologie militaire.
Le seul ennui c'était la complexité de cette technologie. Il n'était pas capable d'interpréter seul les résultats et donc comment allait-il pouvoir se servir seul du superordinateur destiné à guider son swing ?
Par chance, il apprit rapidement qu'il existait un génie qui travaillait avec ce superordinateur. C'était un gourou assez peu connu, qui resssemblait curieusement à monsieur Petit pois et Maitre Yoda. Il parlait avec tant d'autorité, mentionnant des termes de biomechanique et des versets Zen de sa composition et comment l'ensemble pouvait créer de la puissance lors du swing. Il faut que je l'ai dans mon équipe ! S'exclama Tora.
Helas, c'était le début de la fin. Ses ennemis jurés venus d'Ecosse et d'Irelande commencait à le rattraper. Ils allaient rapidement dominer le monde. Il détestait ses bêtes noires de McRory et McGraeme, et pensait que de toute façon une pinte de bière chaque soir les rendrait rapidement gros et fainéants. Ils ne le rattraperaient jamais.
Tora se mit en recherche de ce fameux gourou. Il le trouva au Canada.
Shintaro Fori, le seul homme sur terre à pouvoir se servir du superordinateur fut amené auprès de Tora. Fori-sama (sama en japonais est un terme utilisé pour les dieux, les empereurs et les professeurs) était brillant. Mais il avertit Tora : ''Tu dois accepter de devenir mauvais avant de t'améliorer. Sois patient et le monde sera à toi comme jadis''. Tora était impatient ! Son cœur battait la chamade à l'idéee de cette future domination retrouvée.
Mais tout ça c'était un il ya bien longtemps. Le plus grand joueur de tous les temps qui jouait à une époque à un handicap incroyable de +10 a perdu son sang-froid et a développé une rare forme de TBG ou trouble bipolaire golfique. D'une main il frappe un coup ''Kamikaze''. Le coup ''Kamikaze'' a une trajectoire qui démarre à gauche et plonge vers le bas en tournant encore plus à gauche avant de s'écraser. Le revers de la médaille et le coup ''F-22''. Ca ressemble au décollage éclair d'un avion de combat et ensuite continue à s'élever tout en déviant sur la droite. Cette malédiction fait tourner la tête de Tora et le laisse dans une frénétique recherche de son authentique nature.
Foris-sama, le tout puissant, le gourou qui a la capacité de traduire les saintes écritures du superordinateur en simples conseils : ''Combat le hook, en gardant la face ouverte, et en la refermant plus vite'' A chaque fois que Tora tappe un hook, Fori-sama répétait le conseil. Tora, frustré par le manque d'amélioration, éclata de colère. ''Mais bon sang, comment pourrai-je éviter de hooker si je referme la face plus vite ?!!''
''Ah mais mon garçon, le Gear Effect utiliser tu dois'' expliqua Fori-sama. ''Plus de fermeture tu dois produire, si envoyer la balle en fade tu désires''.
''C'est la recette !'' pensa Tora. Ca c'est la clé pour résoudre mon hook.
Mais cette solution là n'était malheureusement valable que pour résoudre le coup ''Kamikaze''.
La fois suivante, Tora demanda comment il pourrait éviter de frapper le coup ''F-22''. ''Swinguer vers la gauche tu dois''
''Ah, j'ai compris, oui bien sur'' il se murmura. ''C'est pour ça que je fais des push'' Tora se dirigea donc avec allégresse vers le practice.
Pendant ce temps-là en Irelande, McRory avait bien appris sa leçon l'an dernier en écoutant des experts de bioméchanique, et se remis à travailler avec son vieux professeur, Ian McRoc qui vivait à ParadisRoc. Le vénérable monsieur était de l'ancienne école. Il faisait confiance à la vieille technologie, comme le vol de ball, la vidéo toute simple. Mais une chose le séparait du reste, il savait que le swing était quelque chose de fondamentalement Dynamique.
Ainsi les mouvements de la tête du club se devaient d'être dynamiques pendant l'impact et potentiellement très volatiles, donc il enseigna à McRory la stabilité de la face de club pendant l'impact. Rapidement McRory recommença à mieux jouer et à gagner à nouveau.
Comme McRory était triste pour ce qui arrivait à son grand riva Tora et puisqu'ils partageaient un culte commun pour un dieu grec nommé Nike, il demanda à son vieux professeur ce qu'il pensait des changements de swing de Tora et de toute cette technologie.
McRoc lui dit : ''L'IRM ne nous donne que des informations instantanées pour l'instant. La technologie n'est pas encore au point pour connaître le comportement dynamique du club lors de l'impact. Il faudrait qu'on puisse avoir une IRM ultra rapide qui arrive à étudier l'impact pendant toute sa durée et quelles régles sont à l'oeuvre pour contrôler la trajectoire de balle. Comment peut-on avoir des informations dynamiques à partir d'informations instantanées ?'' McRod demanda.
En fait, pour tout vous dire, ParadisRoc vient du nom du ROC (Rate of Closure) ou taux de fermeture.
Ce qui se dit à paradisRoc, c'est qu'un taux de fermeture élevé crée une tendance au hook et qu'un taux de fermeture bas sera souvent lié à un coup droit ou légèrement en fade, mais surtout avec plus de régularité et moins exigeant en terme de timing.
''Même en amérique, pays de la technologie de pointe, on a pas encore trouvé le moyen de voir et mesurer le ROC'' McRoc déclara.
Et c'est ça le problème de Tora.
Statique par rapport à dynamique
Pour les statisticiens, jouer le jeu des nombres est très simple. D'après Trackman, 85% de la direction de la balle est liée à l'angle de la face du club au moment précis de la ''compression maximale''. Même si récemment ils ont réduit leur pari et diminuent ce pourcentage, je ne pense pas qu'ils aient changé leurs algorithmes. Frappez plus en descendant, plus en remontant, plus à gauche, plus à droite, fermez plus la face, ouvrez plus la face, diminuez le dynamic loft, votre plan est trop vertical, trop flat, votre angle d'attaque est trop horizontal, trop vertical...etc...etc.
Les statisticiens sont de brillants professeurs avec une connaissance très importante des conditions statiques, qui selon eux, simplifient le jeu, altérer tous ces nombres est simple et en plus facile à reproduire.
Mais est-ce vraiment le cas ? Pourquoi Tiger fait-il des hook et des draws lorsqu'il essaie de frapper des fades ? Quel genre d'information est-ce que tous ces statisticiens ratent ?
Du matériel de haut niveau pour les statisticiens
Foresight HMT est une technologie fantastique pour les statisticiens qui voudraient mesurer des vraies conditions statiques avec des caméras à 6000 images par seconde. Cet appareil devrait rendre Trackman obsolète, mais ça n'arrivera pas. Et voilà pourquoi
Ici on a un exemple d'Alex Saary du Royaume Uni. En voyant les données ci-dessous, imaginez où est allée la balle.
Vous avez une face de club ouverte de 13,7° par rapport au plan, qui lui est 3,1° vers la droite. Le contact est complètement au niveau du talon donc si on suit nos chers statisticiens avec une face très ouverte et un talon causant un gear effect (j'en reparlerai plus tard d'ailleurs du gear effect) la balle devrait être partie en gros slice. Et bien NON ! La balle est allée 35 mètres à gauche, un gros pull hook en somme.
Alors qu'est-ce qu'il s'est passé en réalité ? Avec une vision ''statique'' de l'impact, vous n'avez aucune idée de la façon dont ce pull hook a été produit.
Les abeilles ne devraient pas être capables de voler n'est-ce pas ? Essayons de raisonner un peu.
Voilà le même golfeur qui frappe un drive à 270 mètres avec un léger push draw finissant environ 10 mètres à droite de la cible.
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La face de club est ouverte de 6,6° lors du contact avec un chemin de club 2,2° vers la droite (4,5° d'ouverture de face par rapport au chemin) et pourtant la balle a fait un léger draw. Mais cette fois-ci le contact n'était qu'1,2mm vers le talon. Mais enfin qu'est-ce qu'il se passe ?
A la recherche des véritables lois du vol de balle
J'ai discuté l'an dernier avec un physicien pour comprendre comment la balle vole d'une manière ou d'une autre. Je lui ai expliqué les contradictions entre les anciennes et les ''nouvelles'' loi du vol de balle. Je lui ai aussi demandé comment on pourrait réussir à unifier ce que je tire de l'analyse de vidéo à très grande vitesse et ce que les appareils radars habituels calculent.
N'étant pas lui-même golfeur et n'ayant pas de pions en jeu, il m'a clairement exprimé que le problème abordé était très complexe. Voici ce qu'il m'a confié :
''Pour commencer, on a une collision entre deux surfaces sphériques. La balle est frappé et se déforme''
ensuite il demanda : ''Que fait la face de club ?''
quand je lui ai répondu que la face de club se déformait aussi et rebondissait (effet trampoline) il me dit : ''tu n'arriveras jamais à calculer ce genre de chose. Il faudrait avoir une surface uniforme, avec une densité uniforme et et une déformation uniforme de la face de club''.
Je vois...
Avec une surface uniforme ça reste réalisable. Il faudrait faire un driver avec une face plate. Une densité uniforme est quasi impossible sauf si vous acceptez de perdre tous les mètres dus à l'effet trampoline. Les extrémités de la face du driver sont créées plus denses que le centre pour créer un plus grand coefficient de restitution. Ca rend la déformation de la face de club non uniforme. A moins qu'ils fassent un driver avec une face parfaitement ronde et que le contact se fait au niveau du sweetspot (grand comme une tête d'épingle), les chances de comprendre réellement les lois du vol de balle et qu'elles soient applicables à n'importe quel coup et non pas uniquement lors du contact au niveau du sweetspot, notre projet est virtuellement impossible.
Par contre, est-ce que ça signifie qu'on doit renoncer et accepter les lois actuelles qui sont beaucoup trop simplifiées et déduites d'informations statiques ?
Oser compliquer les évènements qui se déroule à l'impact
Le Gear Effect et le design du club
L'image suivante vient du site de Dave Tutelman. Avec le centre de gravité près de la face, il n'y a pas de gear effect sur les fers, par contre il y en aura sur les Drivers et les Bois parce que le centre de gravité est éloigné de la face. Ainsi un contact au niveau de la pointe tendra à faire tourner la balle en draw, et au niveau du talon le coup partira en fade.
Dans ce cas la technologie des clubs de golf, toujours en mouvement, peut avoir une grande influence sur la façon dont la balle volera.
Alors qu'est-ce qui est susceptible de se passer avec ses fers très évidés de chez Callaway ? Va-t-il y avoir un gear effect sur ses fers étant donné la répartition du poids plus éloignée de la face de club ???
J'imagine que les fabriquants connaissent la réponse.
D'après la publicité de TaylorMade, le nouveau Driver SLDR et les bois de parcours de la gamme sont déssinés avec le centre de gravité beaucoup plus en avant et plus bas de façon à sortir un driver avec un angle de décollage plus élevé et moins de spin. Encore mieux, ces clubs sont supposés se comporter comme des fers lame (centre de gravité en avant veut dire peut ou pas de gear effect) sur les coups décentrés.
D'après mon expérience, ces clubs sont plus droits, plus longs et avec moins de spin que les autres drivers du marché.
Alors, maintenant que l'on sait qu'il existe des différence entre les clubs, comment savoir si le gear effect entre vraiment en ligne de compte ou qu'il s'agit d'autre chose ? Est-ce que vous savez au moins ou se trouve le centre de gravité de votre driver actuel ? En avant ou en arrière ?
Jetons de nouveau un œil à l'étude sur le gear effect
Voici les photographies originales de l'étude réalisée par Spalding & Co sur le gear effect. Un club avec une face bien plate était utilisé. Les photographies nous montrent à priori un contact au niveau de la pointe qui ouvre la face de club et provoque un draw...
Mais en y regardant de plus pres...................
En comparant la ligne de la grille sous la balle et la ligne sur le club, il apparaît très clairement que la face est fermé d'un peu plus de 2°. Note : si la face était square, le rapporteur devrait lire 90°. Il lit 87,69°, la face était donc fermée de 90-87,69 soit 2,31°.
En regardant la deuxieme image, la face de club est maintenant fermée d'un peu plus de 3° ! Le club s'est fermé d'environ 1° pendant le contact avec la balle.
Alors oui, la face de club s'est ouverte sur l'image 4, mais si elle était fermée d'environ 3° lors de la ''compression maximale'' la balle devrait tourner en draw (en admettant que le chemin n'était pas très à gauche, ce qui semble être le cas) je ne vois en quoi qu'un gear effect Phantome (faute de frappe volontaire) vient expliquer le vol de balle, la balle a tourné en draw parce que la face était fermée, point !
Est-ce que ça ne jette pas une gigantesque ombre sur ce gear effect ? Rendez-vous compte que c'est du marketing pur et dur et que c'était une façon pour Spalding de dire : ''nous faisons de meilleurs clubs avec du bulge et du roll parce que nous avons découvert cet incroyable gear effect''
Il n'y a rien de mal à faire un peu de marketing mais il ne faut pas croire que le marketing nous permet de prouver scientifiquement des lois du vol de balle. Penser que Marketing = science est dangereux.
Mais depuis plus de 70 ans maintenant, pratiquement tout le monde dans l'industrie du golf s'est fait détourné par cette notion pour le moins nébuleuse. Je suis encore plus sceptique parce que j'ai vu des vidéos avec la Phantom qui montre l'inverse.
Les répercussions du Gear effect : RoC (rate of closure) ou Taux de Fermeture
Si vous croyez au gear effect il faut tout de même prendre conscience qu'il présente de nombreuses conclusions contre-intruitives. Les Scientihommes d'affaires (scientifiques qui vendent des produits, ou des vendeurs qui utilisent quelques soit-disant faits prouvés pour vendre des produits) ont réussi à vous faire croire que :
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Un coup au niveau du talon partira en face et une pointe en draw.
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Un taux de fermeture plus élevé entrainera un fade et un taux bas produira un draw
Aucune de toute ces affirmations n'est vraie, ou tout du moins toujours vraie. Elles dépendent entièrement d'autres facteurs.
Tout golfeur qui frappe un gros hook peut sentir lui-même qu'il ne vient pas d'un taux de fermeture élevé. Il est causé par un taux de fermeture énorme !
Comment Bubba Watson réussit à frapper son gap wedge avec 35 mètres de hook pour gagner le masters il y a deux ans ?
Avec un taux de fermeture bas ? Je ne crois pas non...
Oser présenter les informations de cette manière si statique est un sacré raccourci.
Voici une autre conclusion assez bizarre.
Taux de fermeture élevé = fade/slice pour les fans du gear effect
Taux de fermeture élevé = draw/hook pour ceux qui n'y croient pas
Est-ce que bubba a du fermer sa face de club rapidement ou lentement pour créer ce hook de 35 mètres avec son gap wedge ?
Dans ma conception des choses, le taux de fermeture aura un effet complètement inverse. Un taux élevé provoquera un hook (les talons contribuent à augmenter le Roc) et un taux bas (les pointes diminuent encore plus le Roc) provoquera plutôt un fade.
Gear effect Vertical
Qu'en est-il du gear effect vertical vous me direz...
D'après Wishongolf.com, voici une illustration expliquant comment un contact haut sur la face causera du topspin et comment un contact bas causera du backspin. Il paraitrait que la face de club effectuerait une rotation autour du centre de gravité créant ainsi un spin opposé.
Mais n'aurait-on pas une autre explication pour ce phénomène ?
La déformation non uniforme de la face de club créerait une diminution du spin lors d'un contact haut sur la face et l'inverse sur un contact bas sur la face. Mais puisqu'on ne peut pas calculer cet effet dans l'état actuel des connaissances, il semble que cet argument serait brutalisé par ceux qui préfèrent penser que la terre est ronde.
Voyons les deux possibilités de contact ci-dessous.
Qu'en est-il de la dynamique de l'angle d'attaque ?
D'après les défenseurs de la terre plate, la tête de club sera toujours deviée vers le bas lors de l'impact. Ils peuvent même le calculer. Vraiment ???
Le Champion de Long Driver Tyler Kellett montre que ce n'est pas vraiment le cas. Est-ce que ça pourrait par exemple être un effet de l'accélération paramétrique ?
Hmmm, en tout cas, il doit bien y avoir une force dirigée vers le haut (et surement l'intérieur) pour empecher cette déviation vers le bas de la tête de club.......
Toute variable confondue, un contact de club en bas sur la face par contre aggravera cette déviation vers le bas, avec comme conséquence un peu plus de spin, tout comme dans la démonstration de la balle basse en spin. Plus haut dans la face et la face de club sera déviée vers le haut, avec moins de backspin.
Quelles données de ''science'' sont disponibles ?
La recherche continue mais il semble que ce qui se fait ne s'intéresse pas vraiment à de vraies balles de golf frappées par de vrais humains.
La science dans le domain du spin et de la trajectoire de balle en est encore aux balbutiements.
Il semble que tout ce qu'elle traite pour le moment c'est le taux de backspin ou pour le dire autrement le spin dans le plan vertical. Beaucoup de choses ont été faites en lançant des balles avec les lanceurs à air comprimé sur des plaques rigides d'acier. Ca simplifie énormément ce qui se passe en éludant des éléments comme le taux de fermeture de la face, le chemin de club (dynamique), le dynamic loft (dynamique), l'angle d'attaque (dynamique)
En retirant tous ces points clés les chercheurs ont réussi à recréer une terre toute plate.
En utilisation une plaque rigide d'acier ils ne traitent pas le cas d'une face de club avec effet trampoline comme sur l'ensemble des drivers actuels. Est-ce qu'ils font entrer en jeu le bulge et le roll ?
On dirait bien que les vraies conditions d'impact diffèrent des conditions de laboratoire. Peut-être que les fabriquants sont au courant ?
http://iiav.org/archives_icsv/2008_icsv15/Papers/T0446.pdf
Lancer des balles sur des plaques stationnaires force les scientifiques à se concentrer sur la friction principalement. Cette étude use une idée vieille de plusieurs décennies pensant que la balle slide ou roule sur la face, alors qu'une simple vidéo au Phantom montre que ce n'est pas le cas. Tous ces calculs sont basés sur une fausse hypothèse.
Ce qu'on peut apprendre de l'industrie
Les Fabriquants de clubs utilisent des robots pour tester les différentes possibilités de contact sur la face. Le ''R signifie droite et le ''L'' signifie gauche. Donc si jamais vous prenez le risque de lancer de nouvelles lois du vol de balle et laissez de côté des détails de ce genre, quel degrè de précision et de vérité espérez-vous obtenir ?
Voici un petit schéma intéressant de la position du sweetspot pour une fer. Si le sweetspot est en DEHORS de la face de club pour le club B, comment allez-vous pouvoir l'utiliser ? Est-ce que ça signifie que tous les coups frappés avec ce club là rendra de faux résultats (puisque les fans du radar disent que seul un contact au niveau du sweetspot peut être validé) si on utilise un appareil radar (flightscope, trackman..) ? Si Ki Tora savait ça je pense qu'il serait assez embarrassé et confus...
Le ''D plane'' ou une collision dynamique
Le ''D plane'' n'est qu'une interprétation statique des conditions d'impact. Je n'ai absolument rien contre..... mais ça laisse quand même de côté le taux de fermeture, le changement du plan
et l'effet des coups décentrés (99% des coups en fait). Alors je pense ne pas me tromper en disant que l'on a encore énormément de choses à découvrir et à comprendre pour pouvoir prédire un vol de balle.
Je vais m'aventurer à faire une petite liste de ce qui semblerait traiter d'une collision dynamique (enfin, ce qui se passe véritablement à l'impact en somme)
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Le taux de fermeture
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Elevé
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Avec un taux élevé de fermeture la pointe du club se déplace 7 miles par heures ou plus vite encore que le centre de la face
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Bas
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Négatif
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Un slicer peut avoir un talon qui se déplace plus vite que la pointe
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Toutes les autres combinausons possibles
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La position du contact affecte le taux de fermeture
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Dépend beaucoup du design du club et de la localisation du centre de gravité
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Les talons fermeront la face plus vite
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Sur les lames on pourrait s'attendre à un draw
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Sur les fers avec une grande cavité on pourrait s'attendre à un fade
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Les pointes ouvrent la face de club (ou diminuent le taux de fermeture)
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Sur les lames on pourrait s'attendre à un fade
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Sur les fres avec une grande cavité on pourrait s'attendre à un draw
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Un contact bas sur la face fait perdre du loft pendant l'intervalle de l'impact et diminuera l'angle de décollage
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Un contact haut sur la face ajoutera du loft et augmentera l'angle de décollage
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Un contact de balle proche des extrémités plus denses déformera la balle de façon à créer un spin différent (pour les bois et les hybrides principalement), donc :
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Les talons créeront du fade
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Les pointes créeront du draw
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Les points de contact bas créeront plus de backspin
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Les points de contact haut créeront moins de backspin
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Le chemin de club peut varier pendant l'impact
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Il peut être plus à gauche ce qui peut aggraver le pull ou donner du fade
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Il peut être plus à droite ce qui peut aggraver le push ou donner du draw
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Il peut rester constant
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Les déformations de la face de club
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S'effectuent toujours plus au niveau du centre de la face de club
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On ne sait pas ce que ça peut faire sur le vol de balle : les principales hypothèses sont que la face rebondira et ejectera la ball dans la direction opposée à la direction de l'arête la plus dure
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L'angle d'attaque est dynamique pendant l'intervalle d'impact
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Peut devenir plus descendant créant plus de spin et un angle de décollage plus faible (comme on l'a vu pour les balles basses en spin)
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Peut devenir moins descendant ou remontant avec donc moins de spin et un angle de décollage plus élevé
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Peut rester constant
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Le dynamic loft dynamique (il faut le dire deux fois oui en effet)
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Il peut augmenter
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ce qui augmentera l'angle de décollage
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ce qui diminuera le spin
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Il peut diminuer
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ce qui diminuera l'angle de décollage
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ce qui augmentera le spin
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regardez cette vidéo http://youtu.be/AmdIC8TH7wU
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Il peut rester constant
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Le lie du club est dynamique
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Si la pointe se redresse la face de club se fermera avec aussi une diminution du loft
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Si le talon se redresse la face de club s'ouvrira avec aussi une augmentation du loft
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La vitesse de club peut varier
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Si elle augmente le spin va augmenter
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Ce qui va augmenter la courbure de la trajectoire ou sa hauteur
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Ce qui va déformer la balle plus fortement
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Si elle diminuer le spin va diminuer
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Ce qui va diminuer la courbure de la trajectoire ou sa hauteur
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Ce qui va déformer la balle moins fortement
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Le moment d'inertie du club
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La résistance à l'ouverture pourra être élevée
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La résistance à l'ouverture pourra être faible
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Le centre de gravité du club (le jury ne s'est pas encore prononcé)
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En avant près de la face
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En arrière éloigné de la face
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Le comportement du shaft et ses conséquences
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Un shaft qui se déforme dans la direction opposée au joueur
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Un shaft qui se déforme vers le joueur (= droop)
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Ceci aura un impact évident sur le lie du club durant l'impact
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Le Torque du shaft
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Le bulge et le Roll du Driver
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Sera différent sur quasiment chaque modèle de driver
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Les variables de l'environnement
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Le vent
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La température
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L'humidité
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La déformation de la balle
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Des balles de compression différentes auront des déformations différentes et donc des taux de spins radicalement différents
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L'ensemble des facteurs sus-nommés déformeront la balle de manière différente, donnant des angles de décollages, direction, taux de spin, axe de spin variés
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Un équilibre des déformations entre centre de gravité du club et le centre de la balle donnera un coup tout droit mais ce n'est pas la seule manière de frapper un coup tout droit
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Etant donné le nombre de variables, un coup tout droit pourra être frappé d'un nombre infini de manière en changeant ses variables et en équilibrant les déformations
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Toutes les conditions non équilibrées résulteront en un coup qui dévie avec des variations innombrables de taux de spin et d'axe de spin. Mais qu'il existe une infinité de balles incurvées ne nous étonne pas vraiment pour être franc.
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Si la pointe se déforme plus et qu'une force eccentrique (on reviendra là-dessus) et appliquée au niveau de la pointe, il y aura un effet de draw
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Si le talon se déforme plus et qu'une force eccentrique est appliquée au niveau du talon, il y aura un effet de fade
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C'est encore certainement incomplet, mais étant donné toutes ces variables et la nature profondément dynamique de chacune d'entre elles, comment sans pouvoir les mesurer à une échelle de temps adéquate peut-on encore se vanter d'avoir trouvé les LOIS DU VOL DE BALLE ?
C'est tout simplement impossible. Et on voudrait me faire croire qu'une équation de cette nature se réduit à : 85% de la direction de balle est gérer par la direction de la face de club ? C'est pas demain la veille
Comment utiliser des informations statiques pour enseigner ou pour apprendre ?
Que peut-on tirer du Foresight ?
Je ne connais personne qui comprendrait un vol de balle similaire si on lui donné les données statiques de l'impact en ignorant la dynamique des évènements. Peut-être qu'il revérifiera l'angle de la caméra, qu'il fera une recalibration ? Ou alors on ignore juste le coup ?
Pour moi ce coup donne pas mal d'informations sur le taux de fermeture du joueur étudié.
Avec ce type de release en flip/roll associé à une vitesse de swing si élevée, on se doute vite que son taux de fermeture est extrêmement haut. C'est pour ça que même un tout petit draw d'un joueur comme ça retrouvera une face de club ouverte par rapport au chemin (en théorie on devrait voir au moins un fade). Si on va dans ce sens, ça veut certainement dire que pour que ce joueur frappe un coup tout droit, il faut intégrer que sa face de club doit être ouverte de 5° par rapport au chemin.
Il y a des variables qui sont controlables par le joueur et d'autres qui sont purement dépendantes sur les propriétés intrinsèques du club et de la balle.
Si on se concentre sur les variables qu'on peut controler, quel serait notre plan d'attaque pour frapper plus droit et de manière plus régulière ? On a l'embarras du choix.
Commençons par essayer d'articuler les méchanismees qui crée une trajectoire de balle.
Une conception dynamique : La collision déséquilibrée d'un Hook
Voici une séquence avec la caméra Phantom d'un autre joueur qui frappe un gros hook avec une face de club similaire et un impact sur le talon.
Voici un diagramme de Doug Marsh, un ingénieur et un bioméchanicien avec un peut d'esprit critique sur comment le hook est créé.
Peut-être que la force eccentric peut expliquer pourquoi la balle vole de telle ou telle manière ?
Voici un autre hook massif. Conservons cette idée de force eccentrique pour cet exemple.
Ou ici par exemple, on a un slice avec un taux de fermeture négatif.
Un semblant de vérité pour frapper droit
Pour frapper droit il faut qu'il y ait une force centrale qui s'applique de manière horizontale.
Ca veut dire que la force doit être dirigée vers le centre de gravité de la balle tout en gardant une déformation équilibrée entre le talon et la pointe du club ! De plus, si vous voulez que la balle aille droit ET vers la cible, cette force doit être dirigée vers la cible sinon vous aurez une balle droite mais qui ne finit pas où vous voulez. Ca va c'est assez simple maintenant ?
Une petite merveille d'équilibre
Regardez ce dernier coup. Ca nous donne un petit indice. Cette balle a été parfaitement droit d'après Alex et a attéri où le golfeur était aligné. La face était 3,1° ouverte par rapport au chemin avec un contact un peu sur le talon.
Un autre coup tout droit
Si la face de club était fermée de 2,5° par rapport au chemin et contactée sur la pointe elle devrait partir en hook n'est-ce pas ? Et bien en fait elle n'a fait qu'un petit mètre de draw. En fait ce golfeur a un taux de fermeture très bas, qui, associé à un contact au niveau de la pointe, compense parfaitement une face un peu fermée par rapport au chemin (alors qu'en théorie, on devrait voir un sacré draw)
Qu'essaie-t-on d'équilibrer au juste ?
Si vous croyez les statisticiens, avoir un chemin qui tend vers 0 est le but ultime. En d'autres terme avec une face square et un chemin square créera une balle droite. Mais bon, il manque quelque chose là les gars.
La vitesse angulaire est plus élevée plus on s'éloigne de l'axe de rotation. Donc la pointe se déplacera normalement plus vite sur le talon (tout comme le club se déplacera toujours plus vite que les mains parce qu'il est plus loin de l'axe de rotation)
Les données de Trackman témoignent d'une vitesse de club plus haute lors des coups frappés sur la pointe, malgrès un plus fable coefficient de restitution. Ca donnera déjà une tendance en faveur d'une force eccentrique s'appliquant à l'extérieur du club, favorisant d'emblée un effet de draw.
L'effet lié à la vitesse angulaire est donc présent d'emblée, mais ensuite il faut y ajouter la rotation du shaft qui un facteur majeur du taux de fermeture de la face de club. Des variations de l'ordre de 5000° par seconde sont possibles et de l'autre côté de l'équation il y a des joueurs qui ont un taux de fermeture négatif, ou un plutôt un taux d'ouverture (mais nous les laisserons de côté pour le moment)
Ainsi, lorsque le côté pointe du club se déplace plus vite et recontre la balle, la partie exterieure de la balle va se faire déformer plus que la partie intérieure de la balle (côté talon). Plus le côté pointe sera rapide par rapport au côté talon, plus ce phénomène sera présent, avec une tendance plus forte à la création d'effet de draw.
En d'autre termes, plus le taux de fermeture et la vitesse de club sont élevés, plus la partie extérieure de la balle (côté pointe) sera déformée, toutes les autres variables restant les mêmes. Ca pourrait peut-être expliquer pourquoi les bons joueurs ont souvent une tendance à lutter contre un éventuel hook.
Avec cela à l'esprit, on se rend compte que dans l'immense majorité des cas, les balles droits ne sont pas frappées avec une face square au chemin de club (en prenant l'exemple d'une balle centrée), la face doit être ouverte par rapport au plan.
De combien me direz-vous ? Et bien ce n'est pas aussi simple.
Vous vous souvenez de tous les autres facteurs ?
Pour rester simple on peut donner un ordre d'idée entre 1 et 2° d'ouverture par rapport au chemin pou quelqu'un qui a un taux de fermeture assez bas. Pour un joueur avec un taux de fermeture élevé, ça peut être 2 ou 3 fois plus.
Pour un joueur avec un taux d'OUVERTURE, la face pourra même etre fermé de quelques degrés en fonction de l'importance de ce taux.
Pour les coups décentrés, un contact sur la pointe diminuera le taux de fermeture et favorisera les joueurs qui ont tendance à faire un hook. Les coups sur le talon augmenteront le RoC et aideront les joueurs qui slicent ou fadent.
On dirait maintenant que les données acquises par le ForeSight sont un peu plus compréhensibles et expliquent pourquoi c'est si difficile de frapper droit. La plupart des balles droites sont frappées avec une face ouverte par rapport au chemin avec un taux de fermeture élevé. Dans de rares cas de taux de fermeture négatifs la face peut être fermée par rapport au chemin.
Le Roc et la déformation des balles
Comprendre les petits fades et les slices est simple. Il n'y a pas assez de taux de fermeture ni de force eccentrique du côté pointe pour frapper droit. Leur force eccentrique est facile à comprendre.
La face est ouverte par rapport au chemin par rapport au taux de fermeture, et une force eccentrique du côté intérieure est créée avec en résultatnte un slide ou un fade.
Mais pour quelqu'un qui swingue au dessus de 95 miles par heure et remet la face square à l'impact de temps en temps, comprendre pouquoi une balle slice ou fade est un sacré challenge, surtout lorsque l'on sait que des changements minimes de certaines variables pendant que la collision se produit peuvent changer drastiquement la direction de la force eccentrique.
La variabilité du RoC
Le taux de fermeture n'est pas constant pour tout le monde. Les pros ont même des taux de fermeture différents en fonction des clubs. Ce qui rend certains meilleurs avec les fers par rapport à leurs drives (Phil Mickelson par exemple avec un énorme taux de fermeture au Drive et un drive/hold très stable par contre sur les fers) et d'autres meilleurs au drive qu'avec leurs fers (Gary Woodland par exemple qui laisse rouler les mains sur les fers mais Drive/Hold avec son Driver)
Il y a aussi une variabilité du Roc d'un swing à un autre pour chaque joueur. Les humains ne sont pas des robots, peu importe leur entrainement et leur abnégation pour construire un swing répétitif. Un joueur peut être parfois calme, détendu, excité, anxieux, avec des effets évidents sur son swing.
Le Roc et le Basket
Lorsqu'un joueur de basket fait tournoyer le ballon sur l'un de ses doigts, est-ce que lui aussi utilise un relachement particulier ? Est-ce que ça voudrait dire que tout mouvement de la main si elle est encore en contact avec le ballon pourrait changer la rotation du ballon ?
C'est un peu la même chose avec un club. Tout mouvement infime soit-il à la dernière milliseconde de la collision entre la face et la balle aura un effet sur la direction du coup, son taux de spin et son axe de spin, modifiant ainsi la trajectoire du coup.
Regardez ce garçon. On peut entendre dans la vidéo le son produit lorsqu'il accélèrent la rotation du ballon. Ca signifie tout simplement qu'il se produit une légèrement compression entre son doigt et la surface du ballon, puis un balayage tangentiel.
Je suis certain que si je pouvais capture cette action avec la caméra Phantom, c'est exactement ce que l'on verrait.
Finalement, est-ce vraiment une bonne chose de faire tourner la face de club aussi vite que possible ?
Voici un hook de 30 mètres avec un fer 7, réalisé par un Flip/Rolleur.
En statique, ce n'est qu'une face un petit peu fermée.
En dynamique, par contre, lors de la compression on apprécie facilement l'effet de la force eccentrique. Malgrès un contact un peu au niveau de la pointe, la partie extérieure de la balle (côté pointe) se déforme plus causant une direction de départ à gauche de la direction de la face. Si la face continue à se ferme, il y a encore plus de hook. (pensez au ballon qui tournoie sur le bout du doigt du basketteur)
L'évolution du chemin de club change la donne
Voici encore une vidéo d'un chemin de club qui se modifie lors de l'impact
Si le chemin devient vers la droite on aura un plus gros hook, si il évolue vers la gauche on pourra voir un slide. Mais à plus petite échelle ça veut également dire que les joueurs qui ont un problème de hook pourrait utiliser un petit changement de chemin à bonne escient pour contre balancer leur équation, un peu comme ceux qui veulent qu'on ''swingue vers la gauche''.
Ca implique que le chemin de club est très important à tout moment.
Voilà encore un peu plus de compléxité !
L'impact de contact sur le vol de balle
- Les pointes auront tendance à sortir vers la droite
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Les Drive/Holders auront tendance à rater sur la pointe et ça diminuera encore plus leur taux de fermeture.
Cette photo est tirée de sandtrap.com. Remarquez l'usure de la face de club, très légèrement décalée vers la pointe du club.
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Voici une face un peu fermée à l'impact qui crée un push fade parce qu'elle est frappée sur la pointe. Le chemin aura beau aller vers la gauche, la balle pourra partir tout de même vers la droite.
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- Les talons auront tendance à sortie à gauche
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Les rollers, ou Flip/rollers auront tendance à favoriser un impact vers le talon car ça pourra compenser une face un peu trop ouverte à l'impact. Le problème c'est que les talons perdent pas mal de distance parce que cette partie du club se déplace moins vite que la pointe.
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Voici Luke Donald qui frappe balle après balle sur le talon.
Dès l'adresse d'ailleurs, il s'organise pour contacter la balle sur le talon.
Décrypter le vol de balle
Comment savoir pourquoi un pro vient de hooker son coup ?
Pour beaucoup de joueurs, même la majorité des commentateurs TV, des coups qui vont vers la gauche ou avec du hook sont associés au fait de ''revenir par-dessus''. ''Il s'est précipité et est revenu par-dessus sur celle-là'' dira le commentateur. Est-ce que ces brillantissimes analystes vidéo sont entrain de nous dire que des golfeurs du PGA Tour avec des swings si superbes et répétitifs reviennent par-dessus une fois de temps en temps ??? Ca me consterne.
Si vous croyez à cette vieille règle (qui vient des anciennes lois de trajectoire) qu'est-ce que vous apprenez au fil du temps ?
A Chaque fois que vous allez faire un pull hook vous allez vous forcer à bouger votre chemin de club vers la droite c'est ça ?
L'analyste un peu plus à mode nous dira ''il a refermé la face trop vite sur celle-là''. Ce commentateur qui en sait plus que les autres SAIT que la balle volera à 85% dans la direction de la face de club (nouvelles lois de trajectoire). Alors dans ce cas là, chaque pull-hook vous fera corriger en ouvrant plus votre face ? Tout cela est ridicule.
Est-ce que tous les pull-hooks sont créés de la même manière ? Bien sur que non.
Les Draw / Hooks
Si il y a plus de force eccentrique du côté pointe et un chemin à droite, il y a deux possibilités :
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Un push Draw si le Roc est faible
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Un pull draw/hook si le RoC est élevé ou si le chemin dévie encore plus vers la droite lors de la collision
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avec un contact sur le talon (comme dans notre précédent exemple avec les graphiques du ForeSight
Si il y a plus de force eccentrique sur le côté talon et que le chemin est à gauche, on pourra avoir :
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Un pull draw avec un Roc faible
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Un pull hook avec un Roc élevé
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Un Push draw si le contact est sur la pointe
Si vous avez bien fait attention, il y a beaucoup de manières de jouer un pull hook. Comment vous allez savoir choisir laquelle vous venez de faire et comment vous allez la traiter ?
Est-ce que l'on peut voir par exemple avec une vidéo très rapide si le hook est créé par un chemin qui dévie ou par un Roc élevé ? Oui vous pouvez, sans problème.
Mais c'est certainement trop demander à un analyste golfique de Télévision de savoir ce qui vient de causer un hook à la volée. Ca nécessiterai un tout petit peu de temps et un léger zoom avec la caméra swingvision, et plusieurs angles de vue pour en être vraiment sur.
Alors on nous balance des on-dit et des lieux communs qui n'ont aucun sens pour nous donner l'impression que tous les pull-hook sont créés de la même façon. Dormez, braves gens...
Les fades / Slices
Si la force eccentrique est située du côté talon et que le chemin de club est vers la droite, le coup pourra être :
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Un Push fade si le Roc est faible
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Un Push slice si le Roc est négatif
Si le chemin est à gauche :
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Un Pull fade si le Roc est faible
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Un Push slice si le Roc est négatif
La raison qui semble évidente pour les pull hook c'est un chemin qui est à gauche avec une face fermée. C'est très bien, mais il y a tant d'autres possibilités :
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Un RoC élevé avec un chemin de club droit, une face ouverte et un contact centré.
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Un Roc modéré avec un chemin de club droit et un contact sur le talon
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Un Roc bas avec un chemin de club droit et une face fermée.
Pour des joueurs avec une grande vitesse de swing et un Roc Elevé, la face de club devra être ouverte par rapport au chemin pour pouvoir frapper droit.
Le style de release
Au final, on en revient à ça.
Il faut que le golfeur bouge le club d'une manière qui produit un mouvement controllant les paramètres de la collision.
Voici Tiger Woods lors du Honda Classic 2014. Il combattait des pull draws et des fades assez faibles et très hauts. Dans son release on peut voir beaucoup de roulement des mains (pronation de l'avant-bras droit et supination de l'avant-bras gauche). Il s'en sortait de justesse avec un petit underflip (flexion du poignet droit) au dernier moment. Est-ce que ça pourrait être la raison pour laquelle il était en difficulté à cette période ?
Voici Tiger en 2012 lorsqu'il gagnait des tournois. Il avait un release bien plus stable sant toute cette pronation du côté droit / supination du côté gauche et surtout, sans toute cette flexion du poignet droit.
On peut essayer de controler au maximum notre style de release parce que c'est une qualité fondamentale pour jouer un bon golf. Les professionnels, qu'ils en soient conscients ou non controlent déjà extrêmement bien la face de club, le chemin et le point de contact.
Mais tout cela tombe parfois à l'eau lorsqu'on les pollue avec des données statiques très discutables qui va les faire douter au plus haut point.
La réalité c'est que l'intervalle de l'impact est très complexe et surtout dynamique.
Vous avez les cartes en main pour controler les variables par votre style de release et c'est comme ça que l'on peut jouer un très bon golf.
Les véritables lois du vol de balle
Etant donné les incohérences entre les données statiques et dynamiques, la théorie du gear effect et même sa validité, les différences de conception des clubs (densité non uniforme de la face, localisation du centre de gravité, le bulge et le roll de la face de club) ça serait certainement plus simple de repartir de zero que de continuer à modifier des ''nouvelles nouvelles lois du vol de balle''.
On pourrait commencer en se concentrant sur la déformation de la balle et la force eccentrique créée, et non vers quoi est orientée la face de club.
Ensuite on pourrait disséquer les variables les plus importantes comme le taux de fermeture et l'évolution du chemin de club pendant l'impact, éventuellement la localisation du contact sur la face de club pour avoir une bonne idée de quelle force eccentrique sera à l'oeuvre.
Une fois que cette partie est traitée, on pourra peut-être se concentrer sur la deformation de la face de club et de la direction correspondante de son rebond.
Il est fort peu probable qu'on obtienne une solution simple. En réalité la complexité est telle qu'elle dépasse notre imagination.
Que les joueurs du Tour prennent garde
Ah et au fait, vous l'avez bien sur deviné mais Ki Tora n'est qu'une métaphore pour Tiger Woods. En dehors de sa chirurgie du dos, il doit passer outre une déconstruction de son jeu par des données statiques inexactes et ambigues, au lieu de se référer à des principles simples, ou d'embrasser la complexité du caractère dynamique de l'impact pour améliorer son jeu.
Son style de release a évolué dans le mauvais sens. Avec le Driver il se rapproche carrément de Mickelson avec un roulement rapide des mains. A ce moment précis de sa carrière, il n'y a plus de temps à perdre avec des données statiques discutables quand on a l'évidence de la dynamique de l'impact avec une simple caméra Phantom (que Tiger a largement les moyens de s'offrir).
Après tout, si une machine de 30,000 $ ne peut même pas présenter la complexité nécessaire pour vraiment comprendre ce qui se passe à l'impact. Les accéléromètres, giroscopes et autres n'ont aucune change de présenter un quelconque intérêt. La rapidité de prise d'information est bien trop lente et leur marge d'erreur bien trop grande pour étuder un impact de golf.
J'ai essayé un SwingByte 2 par rapport au Phantom et les erreurs sont énormes.
Pour les professeurs qui souhaitent une caméra abordalbe, il existe l'Edgertronic High Speed Camera qui peut se trouver pour environ 5,500 $ avec un shutter global (se qui signifie pas de distorsion verticale qui fait que le shaft ressemble à une tige de jardinage) et peut aller jusqu'à 18,000 images par seconde (à une petite résolution bien entendu).
En tout cas c'est bien assez pour voir les mouches voler.
Pour ceux qui sont intéressés par le transfert de poids, les plaques de force, COM et COP, lisez cet excellent article de Doug Marsh http://www.clubmakerscalculator.com/golfbiomechanics/
Vous verrez que ces résultats sont assez similaires à ce que j'ai pu observer des meilleurs joueurs.
Bravo à Sam Chien de San Diego ! Après m'avoir rendu visite à Hawaii au mois de mars, il vient de gagner un tournoi du PGA Tour China et un tournoi du Gateway Tour. Il est en tête de la Money List dans la race pour le Web.com tour.http://www.pgatour.com/pga-tour-china/news/2014/05/04/pgatourchina-samchien-buickopen.htm