Quel est votre style de release ? Partie 1

Mai 2013

 - par Kelvin Miyahira

Traduction : Robin Cocq

Les joueurs du tour utilisent manifestement plusieurs sortes de release et ont trouvé le moyen de rendre leur release assez précis et répétitif pour continuer à faire le meilleur travail du monde : jouer au golf. Il y a quelques années maintenant j'avais étudié les joueurs du PGA Tour et remarqué que le release le plus utilisé était le release en Drive/Hold.
Mais que se passe-t-il chez les amateurs ?

Il est peut-etre temps de regarder ce que le joueur moyen fait et de comprendre comment il peut s'améliorer.
Les différences entre chaque release peuvent être un peu obscures, j'ai donc regroupé l'ensemble des mouvements anatomiques possibles (en allant du pro au débutant) pour que vous puissiez comprendre quelle variation vous employez. 

On va donc voir ce mois-ci comment peut bouger un club dans la zone d'impact et déterminer quel type de release Tiger utilisait et utilise maintenant. Le mois prochain, on se concentrera sur les releases des amateurs et les solutions pour vous améliorer, même si vous en êtes au stade du Flip/Roll.

    

Grandes vitesses de swing = Moins de marge d'erreur

Avant de démarrer, rappelons simplement un point. La vitesse de swing moyenne sur le tour professionnel est de 112 miles par heure alors que chez les amateurs la vitesse moyenne est à 85 miles par heure. Il faut se rendre compte qu'une erreur de précision de 2° à l'impact l'erreur à 125 mph n'est pas la même qu'à 112, et encore moins qu'à 85 mph. Plus vous swinguerez vite, plus votre précision devra être importante, avec un release de qualité.
Gardons donc à l'esprit le slogan du PGA tour : ''These guys are good !''

     

Définir les différentes composantes du release

Il existe des mouvements clés qui permettent de distinguer un release par rapport à un autre. Ces mouvements controlent l'angle de la face de club, le taux de fermeture de la face, le loft, l'angle d'attaque, le point le plus bas de l'arc de swing, le chemin de club... En embrassant la complexité de ces variables nous pourront apprécier ce qui rend certains types de release instables par essence, timing-dépendants, par rapport à d'autres plus consistents et répétitifs.
Allons-y décrivons quels mouvements doivent être considérés.

   

Mouvements possibles

   

Partie du corps

Mouvements

Avant-bras gauche
Supination précoce Supination tardive Pronation
Poignet gauche
Flexion   Extension
Epaule gauche
Augmentation de rotation interne Rotation interne constante Rotation externe
Epaule gauche dans le plan frontal
Abduction   Adduction
Epaule gauche dans le plan sagittal
Flexion Neutre Extension
Coude gauche
Flexion Extension Hyperextension
Avant-bras droit
Supination   Pronation
Poignet droit
Flexion lente Flexion moyennement rapide Flexion très rapide
Epaule droite
Rotation interne très tardive Rotation interne Rotation interne très précoce
Epaule droite dans le plan frontal
Adduction   Abduction
Epaule droite dans le plan sagittal
Légère flexion constante  Flexion en augmentation Extension
Coude droit
Flexion   Extension
Deux poignets
Deviation ulnaire maximale après l'impact Maintien de la deviation radiale Evolution vers la déviation radiale
Courbure de colonne vertébrale
Courbure maximale vers la droite après l'impact Perte de courbure vers la droite Pas de courbure vers la droite
Lordose lombaire Lordose conservée Perte de la lordose Pas de lordose

     

Le release d'un joueur est la combinaison de ces nombreux mouvements dans la zone d'impact. Il y a des variations de timing et de vitesse d'exécution de chacun de ces mouvements ce qui mathématiquement implique des milliers de combinaisons possibles, assez décourageant à étudier très franchement.
Mais, par chance, la plupart de ces mouvements se produisent en petits groupes, ce qui nous facilite le travail.
Nous allons d'abord décrire chacun de ces mouvements individuellement pour se faire une idée de ce que font les meilleurs joueurs (et ce qu'ils ne font pas).

Pour vous donner une petite idée, les Driver/Holdeurs (release extremement stable autant en taux de fermeture qu'en taux de flexion du poignet droit qui controle le spin loft pendant l'impact) utilisent majoritairement les mouvements en colonne de gauche.

   

Supination ou Pronation de l'avant-bras gauche

   

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Ben Hogan dans ''Cinq leçons'' nous montre un avant-bras en supination et un poignet en flexion. Pourtant ce qu'il prescrit est incorrect lorsqu'il dit que ce mouvement de supination ''démarre'' à l'impact. L'illustration montre très clairement que son poignet est déjà dans la position souhaitée à l'impact, le mouvement a donc débuté plus tôt...
Faites ce que je fais, pas ce que je dis ?

   

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La supination de l'avant-bras peut être définie comme une rotation des os de l'avant-bras dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. De la pronation serait le mouvement inverse, une rotation dans le sens des aiguilles d'une montre.
L'idéal est d'utiliser cette supination assez tôt pour avoir une face square par rapport à l'arc assez tôt sans besoin de refermer les mains lors de l'impact. La pronation quant à elle, ouvre la face de club, ajoutant ainsi un élément de timing supplémentaire puisque cette face devra être refermée parfaitement pour rester précis.

   

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Il semblerait que Jack Nicklaus en connaisse un rayon...

     

 

   

Et là c'est très différent. Voici Lee Westwoord (qui utilise plutôt un Flip N Drive) avec une supination assez tardive qui succède à une extension prématurée du poignet gauche.

   

Flexion ou Extension du poignet gauche

   

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La flexion du poignet donne le look ''bombé'', la paume de la main se plie vers la face antérieure de l'avant bras. L'extension c'est l'inverse, le poignet est ''cassé'', avec le dos de la main plié vers la face postérieur de l'avant-bras.

   

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La Flexion du poignet gauche va diminuer le loft du club alors que l'extension va en rajouter.
A noter qu'en fonction du grip (fort ou faible) la flexion et l'extension peuvent influencer l'orientation de la face de club.

   

 

   

Voici Graeme McDowell qui nous montre de la flexion lors de l'impact.

   

 

   

L'extension du poignet gauche se rencontre assez souvent chez les amateurs, avec un release en flip/roll et un slice fréquent, parfois un hook en fonction de la vitesse du ''Roll''.

   

Rotation Interne ou Externe de l'épaule gauche

La rotation interne ou externe de l'épaule fait référence à la position de l'humerus (l'os du bras) dans l'articulation de l'épaule (ce n'est pas le déroulement des épaules comme parfois les joueurs le pensent).

Un bon exemple de rotation interne est le mouvement que vous feriez pour verser de l'eau dans un verre. L'humerus effectuerait une rotation vers le centre de votre corps.

La rotation externe correspond plus au mouvement que vous feriez en faisant du ''stop'' au bord de la route. Dans ce cas là, votre humerus tournerait vers l'extérieur.


En golf ça correspond à celà.  

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Kyle Stanley à gauche utilise de la rotation interne d'épaule gauche qui stabilise son impact, le coude gauche est pointé vers la cible.
Tom Pernice à droite utilise par contre de la rotation externe, avec un coude qui pointe vers l'arrière vers la cloture blanche.

 

   

 

   

Comme vous pouvez l'imaginer sur cet autre exemple, le release de Scott Stallings avec une épaule gauche en rotation interne crée bien moins de rotation de la face que celui de Tom Pernice.

   

Mouvements de l'épaule gauche dans le plan frontal : ABDuction ou ADDuction

   

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En vue de face, l'ABDuction consiste à tirer le bras loin du corps.

   

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L'ADDuction consiste à ramener le bras vers le centre du corps.

Les Drive/holdeurs écartent le bras gauche par rapport au torse à l'impact, ils utilisent de l'ABDuction.

   

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Voici Kyle Stanley qui nous montre comment faire ce mouvement. On voit très clairement l'espace entre son bras gauche et sa poitrine.

   

 

   

En 2008, Tiger faisait encore ce mouvement.

   

   

Dean Wilson quant à lui, garde le bras gauche connecté au torse, il est plutôt en ADDuction.

   

 

   

Voici une autre variation par Alex Cejka, avec l'épaule gauche en ADDuction et rotation externe. Ca va créer un arrêt du mouvement des bras avec une grande chance de Flip/Roll. L'ADDuction invite le club à passer devant les mains alors que la rotation externe va augmenter la rotation des bras, des mains et donc de la face.

   

 

   

Là on voit Rory qui lui produit de l'ADDuction mais en maintenant l'épaule en rotation interne. Au début de l'animation le bras gauche est séparé du torse. Mais ensuite, il est ramené vers le centre du corps. Heureusement il ne produit pas beaucoup de rotation grace à cette épaule qui reste en rotation interne.

     

Le Coude gauche en Flexion ou en Extension

   

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Ce mouvement est assez évident pour tout le monde. La flexion consiste à plier le coude, l'extension à le tendre.

   

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Le bras gauche est un peu plié, en flexion.

   

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Généralement, l'extension du bras gauche entraine une extension du poignet (par une connection anatomique entre les extenseurs du poignet et le triceps). Ce n'est pas vraiment recommandé si vous voulez éviter le Flip et avoir une chance de libérer le club en Drive/Hold.

   

Mouvements de l'épaule gauche dans le plan sagittal (avant-arrière) : Flexion ou Extension

   

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Ces images montrent les mouvements d'une épaule droite, vous pouvez transposer bien sur pour l'épaule gauche. Il faut noter qu'en vue de profil ces mouvements ne sont pas simples à étudier puisque la rotation de la cage thoracique pourra biaiser notre perception. Essayons donc d'imaginer ces mouvements à partir d'une position de référence avec le bras le long du corps.

   

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Lever le bras en l'air correspond à de la flexion de l'épaule.

   

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Tirer le bras en arrière correspond à de l'extension de l'épaule.

   

 

   

Cette vue de profil nous montre un peu de flexion de l'épaule, avec un bras qui s'élève légèrement.

   

 

    

JB Holmes effectue le mouvement inverse avec plutôt de l'extension de l'épaule.

Certaines personnes font référence à l'extension de l'épaule gauche lorsqu'ils demandent de ''swinguer vers la gauche''.

   

   

Sur cette vue différente, on peut constater que l'épaule gauche de Lee Westwood part en extension (encore plus que JB Holmes).

   

 

   

Ici on a un cas extrême de flexion de l'épaule gauche pendant l'impact.

   

Rapidité de Flexion du poignet droit (peut aussi être appelé rapidité de flip : Rate of Flip ou RoF)

   

 

    

Les Drive/Holdeurs ont souvent un coude gauche un peu plié à l'impact, qui peut soit se tendre lors de la traversée, soit resté plié en continuant à être tiré vers le haut et l'arrière.
Le poignet droit d'un Drive/Holdeur va d'une position en extension à un peu moins d'extension à l'impact.
En d'autres termes, il bouge vers la flexion tout en restant du bon côté, ils ne dépassent jamais la position neutre du poignet droit à l'impact.

Les Drive/Holdeurs ont une rapidité de flexion du poignet droit très modérée.

   

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De l'autre côté du practice, les amateurs qui flippent ont une grande rapidité de flexion et par conséquent à l'impact, ils dépassent la position neutre et se retrouvent en flexion.

   

Conservation de la vitesse de l'avant-bras gauche

Ce mouvement ne parait pas évident mais il est très important pour diminuer votre flexion du poignet droit. (= Rate of Flip = RoF)

   

 

   

Le club commence à se libérer et est prêt à dépasser les mains. L'erreur typique des amateurs sera de permettre à se flip d'avoir lieu, ou pire, d'ajouter volontairement de la force au flip.
Pour ceux qui ont l'habitude d'un avant-bras gauche en pronation et un poignet gauche étendu juste avant l'impact, ils se pourraient bien qu'ils aient besoin de ressentir de la supination/flexion du poignet gauche bien sur, mais également avoir l'impression de réaccélérer le bras gauche pour éviter le flip.


Voici Ian Poulter qui nous montre cette action.

   

 

   

Là on a un amateur avec un handicap à 1 chiffre avec tout de même un assez fort taux de flip. C'est assez commun, même chez les bons amateurs.

   

 

   

Et voilà un amateur de deuxieme série avec un taux de flip très élevé.


J'entends certains ''experts'' précher une maximisation de la vitesse de club par la chaine cinétique qui lance la tête de club en avant (en avant des mains),
je pense qu'ils devraient se poser la question suivante : est-ce que ce concept n'encourage pas une grande rapidité de flip, avec des effets dévastateurs sur votre loft et votre taux de spin ?
En essayant de vous apporter 1 ou 2 mph (ce n'est pas même pas sur) en mettant en jeu la chaine cinétique (décélérer un segment du corps pour accélerer le prochain segment et ainsi de suite), ils vont perdre beaucoup de distance du à votre angle d'attaque, spin loft et taux de spin. Pour simplifier votre fer 7 vous donne maintenant une trajectoire de fer 9... Un pas en avant, Deux pas en arrière.

   

Pronation ou Supination de l'avant-bras droit

   

  

   

Matt Kuchar supine légèrement l'avant-bras droit.

   

   

On a ici un joueur scratch avec un release en Drive/hold qui conserve le bras-droit en pronation quasiment jusqu'à l'impact.

   

 

   

Ensuite son avant-bras droit commence à effectuer un mouvement dans l'autre sens, il fait de la supination.

   

 

   

Phil que j'ai transformé en droite fait de la pronation.

   

   

   

On peut voir un sliceur avec un release en flip/roll avec un avant-bras droit qui se met en supination et en flexion bien avant l'impact.

  

Flexion ou Extension du coude droit

   

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La flexion du coude droit est une autre manière de dire que le bras est plié. Les releases en Drive/Hold sont souvent obtenus avec des bras droit plus plié que les autres.

   

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Brian gay ne montre qu'un tout petit peu de flexion juste avant l'impact.

   

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Certains amateurs peuvent avoir un bras droit complètement tendu à l'impact.

   

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Mais il faut savoir que ça élargit l'arc de swing et peut assez facilement créer une socket.

   

Mouvement de l'épaule droite dans le plan sagittal (avant-arrière) : Flexion ou Extension

   

 

   

Keegan garde son épaule droit dans une position stable avec un peu de flexion jusqu'à l'impact. Après l'impact, la flexion d'épaule droite augmente.

   

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Jim Furyk a une épaule droite très stable également, mais il a son coude et son bras droit très en arrière de sa hanche à l'impact. Il est plutôt en extension en ce qui concerne l'épaule droite.

   

    

   

Comparez ces mouvements à ceux de Nathalie Gulbis qui augmente considérablement la flexion de son épaule droite à l'approche de l'impact. Ca peut tout à fait causer un chemin de club trop à droite et destabiliser le release avec un plus grand taux de fermeture de la face de club (rate of closure = RoC) et plus d'irrégularité.

   

Mouvements de l'épaule droite dans le plan frontal : ABDuction ou ADDuction

 

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Ce mouvement est très intimement lié à la rotation interne de l'épaule droite et à la qualité de la rotation du joueur. Plus un joueur sera capable de rester en rotation externe et plus la rotation du corps sera de bonne qualité, plus on pourra voir cette épaule droite en ADDuction.

   

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Brandt Snedeker montre moins d'ADDuction que Dustin Johnson.

   

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   Lee avec son release en Flip N Drive est déjà entrain d'utiliser de la rotation interne d'épaule droite, avec peu d'ADDuction.

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   Jim avec son coude derrière la hanche a moins d'ADDuction également.

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Les Sliceurs peuvent avoir l'épaule droite en ABDuction très tôt à la descente à cause d'une rotation interne de l'épaule droite très précoce et une rotation du corps médiocre.

   

Le timing de la rotation interne de l'épaule droite (précoce ou tardive)

Ce mouvement a lieu au début du downswing pour quelqu'un qui revient ''par-dessus''. Les Drive/Holdeurs arrivent typiquement à rester en rotation externe quasiment jusqu'à l'impact.
Il est possible de s'en sortir tout de même (cf Westwood) si vous arrivez à retarder un minimum cette rotation interne. Il y a une grande variabilité de cette composante parmi les joueurs.

   

 

   

 

   

Déviation ulnaire ou Déviation radiale des poignets

   

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La déviation radiale correspond à ce que certains appellent l'armement des poignets, et la déviation ulnaire au désarmement. L'armement des poignents est à mon sens plus complexe que ça donc je préfère préciser.
En déviation radiale le poignet dévie du côté du pouce ou du radius, en déviation ulnaire, le poignet va vers le petit doigt ou le cubitus (ou l'ulna en anatomie classique).
Cependant les mouvements des poignets ne sont pas toujours associés. Ils peuvent être tous deux en déviation radiale ou ulnaire, mais selon le mouvement des épaules, la position des bras et le grip du joueur on peut tout à fait avoir un poignet droit en déviation radiale et un gauche qui tend plus vers l'ulnaire et inversement.

     

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Keegan a les deux poignets qui vont vers la déviation ulnaire à l'impact jusqu'à son maximum après l'impact.

En plus de stabiliser le release, ce mouvement permet aussi de faire bouger le chemin de club vers la gauche.

   

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Tiens, voilà la nouvelle lubie de certains professeurs, qui veulent que leurs joueurs retournent le club dans le plan initial du shaft. C'est très joli, mais ça place les deux poignets en déviation radiale, ce qui les place dans leur position la plus instable, avec typiquement un chemin qui bougera vers la droite. Bonjour les hooks !

   

Les mouvements du corps qui affectent le release

La courbure de colonne vertébrale vers la droite

   

 

   

Comparer Graeme McDowell avec Francesco Molinari permet de mettre en lumière les différences entre un Drive/Holdeur avec de la colonne vertébrale et un UnderFlip sans courbure de colonne.
Sans cette courbure, il n'est pas possible de tourner aussi bien dans la zone d'impact d'une manière unifiée. Cet arrêt de rotation du corps va obliger l'épaule droite à se mettre en rotation interne plus tôt que prévu, avec un release un peu précoce.
Heureusement pour Molinari, ça n'arrive que juste avant l'impact.
Pour les amateurs moins fortunés, le release démarre bien avant et cause énormément de problèmes.

   

Conservation de la lordose lombaire

   

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Les Drive/Holdeurs arrivent à garder leur lordose également. Typiquement, lorsqu'on ''perd ses angles'' à la descente, la lordose et aussi la courbure latérale de colonne sont perdues. Le haut du corps se redresse et les épaules perdent leur inclinaison, l'ensemble entraine diverses compensations qui déstabilisent le release.

 


Dans le prochain article, nous étudierons les mouvements que nous venons de décrire et nous verrons comment ils s'articulent ensemble pour créer les différentes variantes de release, et leur implication dans la précision et la répétitivité de la frappe de balle.

 



Mais avant tout celà,
un nouvel épisode de

Retour vers le futur

La grande attraction de cette année c'est la progression de Tiger pour cette première partie de saison. Il drive plus droit avec des erreurs qui lui coutent moins cher. Mais est-ce que c'est parce qu'il se rapproche du modèle de Sean Foley, ou est-ce parce qu'il a amélioré son style de release ?
Appliquons notre grille de lecture des mouvements anatomiques pour analyser ce que le ''nouveau tiger'' est entrain de faire. Nous n'avons malheureusement pas de vidéo de qualité en slow motion avant 2008 (les vidéos antérieures n'ont pas assez de prises de vue de ce qui se passe à l'impact) donc ça sera notre point de départ. De la gauche vers la droite, on voit évoluer Tiger depuis 2008 et sa dernière victoire en majeur, Tiger en 2001 lorsqu'il a démarré avec Foley et Tiger en 2013 au Doral.

   

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Si nous regardons simplement les mouvements clés : supination et flexion du poignet gauche, laquelle de ces images est différente ?

Si vous avez choisi celle du milieu vous avez raison. Tiger en 2011 a l'avant-bras gauche en pronation et avec plus d'extension du poignet gauche.

   

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Penchez-vous maintenant sur l'épaule gauche. Quels swings ont le plus de rotation interne ? Les swings de 2008 et 2013 montre de la rotation interne alors qu'en 2011 il est en rotation externe (voyez ce coude gauche qui est tourné et pointe vers ses côtes).
La rotation externe de l'épaule gauche est souvent couplée avec de l'ADDuction (un bras gauche proche du torse) au lieu de l'ABDuction que l'on rencontre souvent sur les release stables.
Même si Tiger n'a pas le bras gauche scotché au corps comme certains, il nous montre moins d'ABDuction.

   

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Vous voyez également son coude, qui est plus en flexion en 2013 par rapport à l'extension de 2011 ?

   

 

   

 

   

Il y a une autre différence importante dans le mouvement de l'avant-bras droit. Contrastant avec 2008 et 2013, en 2011, il y a plus de pronation dans la zone d'impact. Et combinée avec la supination tardive et rapide, ça crée une combinaison explosive pour le taux de fermeture de la face. Ce n'est pas très désirable, mais pour réussir à sauver une face ouverte au dernier moment, c'était malheureusement nécessaire.

Le tableau suivant va comparer les mouvements du release de Tiger. Il a travaillé très dur pour changer son swing en 2010 et 2011 pour ne jouer qu'un golf médiocre, le pire depuis qu'il est professionnel. Maintenant Foley travaille dur avec lui pour qu'il ait plus de rotation, qu'il efface les hanches et qu'il swingue plus vers la gauche. Pourquoi travailler si dur pour finalement revenir à ce qu'il faisait avant ???

  

  Tiger 2008
Tiger 2011 Tiger 2013
Avant-bras gauche
Supination précoce Prontation puis supination tardive et rapide
Supination précoce
Poignet gauche
Flexion Extension puis flexion après l'impact
Flexion
Epaule gauche
Rotation interne Rotation externe
Rotation interne
Epaule gauche dans le plan frontal
ABDuction Moins d'ABDuction, position plus neutre
ABDuction
Epaule gauche dans le plan sagittal
Légère Flexion Plus de Flexion
Légère Flexion
Coude gauche
Flexion Extension Flexion
Avant-bras droit
Supination Pronation Supination
Poignet droit
Flexion assez lente Flexion assez lente Flexion assez lente
Epaule droite
Rotation interne tardive Rotation interne tardive Rotation interne tardive
Epaule droite dans le plan frontal
ADDuction ADDuction ADDuction
Epaule droite dans le plan sagittal
Augmentation de Flexion Augmentation de Flexion Augmentation de Flexion
Coude droit
Légère Flexion Extension Légère Flexion
Les deux poignets
Vont vers la déviation ulnaire après l'impact Vont vers la déviation ulnaire après l'impact Vont vers la déviation ulnaire après l'impact
Courbure de colonne vers la droite
Conservée Conservée Conservée
Lordose lombaire Lordose Lordose Lordose

 Notez cependant que depuis quelques années il crée tout de même moins de rotation que dans ses premières années.
Il a tendance à perdre sa lordose, à avoir le bassin qui se met en bascule postérieure trop tôt avant l'impact, ce qui lui fait perdre ses angles et avoir moins de courbure de colonne vers la droite qu'avant.



Pour finir, je suis content de vous annoncer qu'Andre Van Staden de Nouvelle-Zélande étudie avec moi depuis 2 ans et a atteint le niveau 2 de mon programme de certification. Il travaille avec beaucoup de très bons joueurs nationaux et j'ai l'intime conviction qu'il finira par avoir des joueurs sur le Tour. Il comprend très bien le concept de ''spine engine'' et communiquer manipuler les mouvements pour aider des joueurs de tout niveau à progresser.
Voici une comparaison avant/après d'une de ses élèves : 

''Quand j'ai commencé à travailler avec Catherine, elle était 12 de handicap. Nous avons beaucoup modifié son jeu de jambe lors de la descente, et les mouvements du bassin. Elle se mettait immédiatement en rotation interne avec la jambe droite, ce qui ne lui laissait que ses mains et ses bras pour frapper la balle et donner de la puissance. Le résultat était un release en Flip et Roll, avec peu de vitesse de swing. (Elle restait pourtant très précise malgrès ce release instable). Voici quelques éléments que nous avons changé :

   

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Dans l'ancien swing elle était assez centrée en haut du backswing. Nous avons essayé de charger le côté droit de manière plus importante.

   

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Sur la gauche on remarque cette position de jambe droite en rotation interne, rotation interne utilisée bien trop tôt à la descente, alors qu'à droite elle arrive à être en double rotation externe.
Remarquez également l'épaule droite qui est très haute sur l'image de droite, ce qui nous indique un manque de courbure de colonne vertébrale vers la droite.

   

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A partir de cette position à la descente, elle avait déjà tout donné avec le corps, et il ne lui restait plus qu'un flip/roll dans le réservoir. Désormais, puisqu'elle est moins aggressive avec cette hanche droite, il lui reste encore beaucoup de rotation à utiliser pendant l'impact. Regardez aussi la supination de l'avant-bras gauche et la conservation du lag à droite par rapport à un désarmement des poignets et une pronation de l'avant-bras gauche sur la gauche.

   

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Elle a maintenant une bien meilleure rotation et des meilleurs mouvements de release qui lui permet d'avoir des mains biens plus stable et un release en Drive/Hold. Elle est maintenant classée scratch et a représenté la Nouvelle-Zélande à 2 reprises chez les moins de 19 ans. Nous continuons à enrichir ces bons mouvements pour qu'ils deviennent plus naturels et automatiques.