Adaptations pour le Petit Jeu
Janvier 2012
- par Kelvin Miyahira
Traduction : Robin Cocq
Le plus grand golfeur de tous les temps, Jack Nicklaus dominait tellement avec son grand jeu qu'il n'avait pas vriament besoin d'un excellent petit jeu quand il était jeune. Il le développa plus tard dans sa carrière lorsqu'il commença à perdre son avantage en distance. Tiger Woods lui, avait un petit jeu fantastique dès le départ et continua de l'améliorer jusqu'à il y a encore quelques années, avant qu'il ne commence à ''bidouiller'' avec.
Ca part d'un bon sentiment de vouloir rendre les choses plus SIMPLES en transformant le release du grand jeu de Tiger pour qu'il soit identique à son release de chipping, pitching et de putting. Sean Foley a changé toute la mécanique du petit jeu de Tiger. Est-ce qu'il l'a rendu meilleur ? Et pourquoi pas l'inverse ? On a vu Tiger gratter un petit coup de 50 mètres dans l'eau. Son putting si incroyable est devenu très irrégulier. Après deux ans de test pour changer le stroke de Tiger, Foley lui sort : ''Peut-être que tu devrais revenir à ton ancien stroke''. Et paf ! Il gagne le Chevron World Challenge. Est-ce que tout le monde a oublié pourquoi il a décidé de le changer ? Ca m'étonnerait.
Voici ce que Tiger a dit en 2011 : ''Je dois tout changer, l'ensemble des releases...comment je release le putter, comment je release pour mes approches, mes fers, mon driver, ils sont tous reliés. Il n'est pas possible d'avoir un swing et ne pas avoir l'autre, ils sont tous interconnectés.''
Il a ajouté : ''Il faut développer le même type de swing du putt au driver. C'est le même mouvement, juste en plus petit''. On dirait que quelqu'un est tombé dans le piège ?
Plus simple, c'est mieux ?
Les gens sont attirés par les idées simples parce qu'il est admis que SIMPLE c'est mieux. Mais est-ce qu'on veut vraiment le même swing pour tous les coups de golf : les putts, les chips, les pitchs, les fers, le driver ? Est-il possible d'être un bon driver (le plus puissant et le plus précis), d'avoir un excellent jeu de fers, avoir un super jeu de wedge et le meilleur putting, tout cela avec un seul et même swing ?
Si on appliquait cette idée dans d'autres sports, on se moquerait de nous. Au baseball, est-ce qu'on demande au lanceur de relacher la balle de la même manière pour une balle courbe ou une balle flottante ? Non. Au basket, est-ce que les joueurs shootent de la même façon si il a un géant de 2m10 devant lui ou non ? Non. En tennis, est-ce que les joueurs frappent leur coup droit de la même manière que la balle soit haute ou basse, croisée ou long de ligne ? Bien sur que non. Est-ce qu'un surfeur se place de la même manière quelque soit la vague ? Non...
La variation a sa place dans tous les sports. Tous les athlètes sont capable de faire ce qui est nécessaire pour s'adapter aux différentes situations.
En voyant ce qui se passe dans tous les sports, est-ce que le second meilleur golfeur de tous les temps doit être contraint à un seul release pour tous les coups, parce que, ''c'est tellement plus SIMPLE'' ? Ca n'a aucun sens.
Si vous vous référez au livre de John Andrisani ''The Short Game Magic of Tiger Woods'' publié en 1998, vous pourrez voir que Tiger utilisait toute sorte de swings différents pour produire ses approches. Si il voulait faire un lob, il cassait le poignet gauche à l'impact. Si il voulait faire une approche roulée il le bombait. Si il voulait mettre plus de spin il ouvrait plus son stance etc etc...
En somme, Tiger maitrisait tous ces coups là en même temps, et pouvait changer ses trajectoires sans aucun problème en changeant de release. Je l'ai vu tapper des coups de trajectoires différentes avec le même backswing. Son génie résidait dans sa capacité à imaginer ce qu'il voulait faire et à adopter le release adapté.
Est-ce que tout le monde peut faire ça ? Bien sur. Peut-être pas aussi bien que Tiger, mais si il y a un domaine dans lequel on n'a pas besoin d'énormément de force ou de vitesse c'est bien le petit jeu. Tout le monde devrait pouvoir réussir à créer ces différents coups, avec le release et le swing qui convient, afin d'effacer quelques points à chaque parcours.
Voici Tiger qui tappe deux coups du même endroit à gauche du green du 18 de Torrey Pines. L'un est un pitch très bas avec beaucoup de roule, l'autre est un lob. Devinez lequel est lequel.
On peut voir que pour une même distance il a du faire deux backswings de longueurs différentes.
Et là on le voit tapper un Drive.
Accepter et apprivoiser la complexité
Après avoir vanté à travers une longue série d'articles les bénéfices du lag pour maximiser votre distance et pour frapper des coups de fers plus solides, je pense qu'il est aussi important pour chacun de comprendre que pour des coups de moins de 100 mètres, augmenter ou garder son lag peut être génant.
En fait dans le royaume du petit jeu, le si redouté relachement des poignets est votre meilleur ami, notamment dans les bunkers ou les approches lobées. Par contre tentez de jouer un coup punché sous les arbres et ça devient votre pire ennemi. Il est évident que pour très bien jouer au golf vous aurez besoin d'une variété de coups et de releases.
Les joueurs avec les meilleurs petit jeux peuvent créer des conditions d'impact variées en changeant l'inclinaison du shaft, la rotation de la face de club, le type de release...
Mais ils sont aussi capables de changer la façon dont ils utilisent le corps.
Commençons par voir ce qui diffère au petit jeu par rapport au plein swing et comment s'améliorer en suivant des règles simples.
Se passer des mouvements puissants
Un de mes élèves, champion de Long Drive pouvait tapper son sandwedge à 135mètres, mais voulait avoir plus de contrôle sur ses trois-quarts et demi-swings. Je lui ai donc demandé de faire quelques balles à 135 mètres, puis 120, 105 et 90 mètres. A 135 mètres il avait de bons résultats, mais une chose intéressante se produisait pour les distances plus courtes. Il se trouve que ses trois-quarts de swing et demi-swings pouvait voler à 135 mètres quand même. Il lui était possible de frapper jusqu'à 40 mètres trop fort en photographiant le green. Il était si explosif et dynamique qu'il lui était impossible de lever le pied sur les coups partiels ? Que faire ?
Il serait bon de désactiver les mouvements les puissants, qui sont désirables pour le plein swing mais pas pour les coups partiels contrôlés, et pas non plus pour le petit jeu. Au petit jeu il faut contrôler sa distance, sa vitesse de swing.
Créer un swing le moins puissant possible est un bon objectif.
Quels mouvements peut-on enlever ?
Moins d'armement des poignets à la montée
Puisque l'armement des poignets (déviation radiale) prend part dans le lag, il peut augmenter la vitesse de club. Commençons par éviter d'armer complètement les poignets
Sur la gauche on a une approche levée par Jason Day. L'une des clés d'un bon pitching c'est d'utiliser vos bras en armant peu les poignets (déviation radiale). Voyez également à quel point il garde de la largeur avec un bras droit qui fléchit très peu.
Beaucoup de golfeurs ont du mal à faire ça. Ils ont pris l'habitude d'armer pleinement les poignets pour des demi-swings. Restez cohérents, armez complètement les poignets pour un plein swing, et seulement à moitié pour un demi-swing. (exception, le coup lobbé très haut pour lequel il faudra armer complètement)
Variations dans le mouvements des poignets et des avant-bras
Chips
Sur les chips, l'avant-bras gauche se met en supination avec flexion du poignet gauche.
Le poignet droit est en extension et les deux poignets sont un peu en déviation ulnaire, créant un takeaway un peu intérieur et une face de club qui reste square, voire un peu fermée. Il n'y a pas de déviation radiale dans cette montée. Remarquez le poignet gauche bien plat de Tiger.
Sur la gauche, Tiger a l'avant-bras gauche en supination avec flexion du poignet gauche, extension du poignet droit pour faire un pitch and run, comme il le fait pour les chips. Très peu ou pas de déviation radiale.
Sur la droite par contre, il utilise de la pronation pour l'avant-bras gauche, supination pour l'avant-bras droit, avec le poigent gauche plus cassé, en extension et un poignet droit en flexion. Là, les deux poignets sont en déviation radiale. Ca crée une ouverture de la face de club et lui permet de créer plus de hauteur pour les pitchs, les lobs et les sorties de bunker par exemple.
On retrouve ici Phil avec une face de club complètement ouverte en haut de la montée. C'est comme ça qu'il arrive à faire un plein swing en lob et ne pas dépasser 10 mètres.
Relachez les poignets ! Débarrassez-vous du lag
Le lag peut ajouter beaucoup de vitesse de club, il est préférable de l'enlever. Commencez la descente en relachant les poignets (en enlevant la déviation radiale) et en étendant les deuxbras. Ces mouvements empêcherons la rotation externe de votre épaule droite. La rotation interne de l'épaule droite est présente assez tôt chez les meilleurs.
Regardez comment Justin Leonard relache le club dès le début de la descente. C'est lui qui détient le record du PGA Tour avec 4 chips rentrés en un seul tour et il a l'un des meilleurs petit jeux du monde.
Comparez cette action à celle de JB Holmes.
JB augmente son lag alors que Justin l'enlève.
JB conserve aussi le bras gauche proche du torse, ce qui ''stocke'' de l'énergie.
Pas vraiment nécessaire pour des approches contrôlées.
Entre Justin et JB, on sait qui a le meilleur petit jeu.
Vous voyez comment Bubba garde son lag ?
Les jambes et des hanches
Les jambes et les hanches sont une source importante de puissance.
Comment réduire leur impact ?
Je vous ai mis un ralenti de Bubba qui utilise ses jambes et hanches un peu plus que de raison. C'est comme avoir un Turbo qui peut s'activer et vous donner trop de distance alors que vous n'en avez pas besoin.
Chez Justin, on voit un bas du corps très calme pendant le swing.
Manifestement nos deux Bombers ne sont pas au top pour contrôler au mieux leur petit jeu.
Tiger en train de lacher son lag comme les grands du petit jeu !
L'image de gauche montre tiger frappant un trois-quarts de swing alors que sur celle de droite c'est un drive. Regardez bien la diminution du lag sur le coup de wedge. Son épaule droite se relache doucement en rotation interne, alors que sur le drive il conserve son énergie et son lag avec une épaule droite en rotation externe et adduction, et aussi plus de déviation radiale des poignets.
C'est pour cela que Tiger drivait si bien tout en ayant un petit jeu incroyable. Il possédait tous les coups.
Augmenter le moment d'inertie
En relachant le club, on augmente le moment d'inertie. Etendre les bras et éloigner le club du corps place plus de masse loin de votre centre de rotation, et c'est donc plus difficile de développer beaucoup de vitesse. C'est un peu comme les patineurs artistiques qui tendent les bras pour ralentir leur rotation.
A l'inverse on peut retenir son lag, garder les bras et le club très proche du corps. Le moment d'inertie va décroitre ce qui permet de tourner plus rapidement et d'augmenter sa distance potentielle. On comprend bien qu'au petit jeu pour avoir le maximum de contrôle ça n'est pas adapté.
Eliminer le transfert de poids
D'après le livre de Jorgensen : ''Physics of Golf'', le transfert de poids peut augmenter la distance d'environ 10%. Si vous êtes en face d'un coup de 100 mètres, vous voulez prendre le risque de faire 110 mètres ? Je n'en suis pas sur.
Transférer fortement le poids n'est pas une bonne idée. Les meilleurs au petit jeu gardent leur poids sur le côté gauche au backswing et n'ont pas vraiment de transfert à la descente, ce qui enlève une source potentielle de puissance qui pourrait leur faire rater le green.
Justin Leonard a un pivot plutôt centré à la montée. A l'impact, il est un petit peu plus à gauche qu'en haut du swing et ce n'est qu'après l'impact qu'il se place vraiment en équilibre sur le pied gauche. Le transfert de poids est minimal et il semble plutôt obéir aux règles de l'esthétique plutôt que de participer à la frappe.
Peut-être même un transfert de poids inversé ?
Sur les petits chips et pitchs on peut observer chez certains joueurs des mouvements inversés de la tête et des hanches.
Ici c'est Charl Schwartzel qui nous montre un transfert de poids inversé. Il transfère un peu le poids sur la gauche à la montée ce qui empêche tout transfert excessif à la descente.
Sa poitrine ''couvre'' la balle et va vers l'avant à la descente.
Arrêter la rotation
On peut voir Anthony Kim frappez un coup de fer sur la gauche, avec le corps en rotation à l'impact. Ces hanches sont bien effacées et les épaules tournent sur un plan incliné. Ca témoigne d'une bonne connection des facettes latérales des vertèbres (avec courbure de colonne vertébrale vers la droite et lordose) avec beaucoup de puissance générée.
A droite, il sort du bunker avec les hanches et les épaules qui arrêtent de tourner, permettant aux bras de passer, avec un release en flip parfaitement adapté. Beaucoup de contrôle dans cette séquence.
Après l'impact on remarque que la rotation du corps continue avec le coup de fer. Dans le bunker avec ce flip on peut voir la différence. Les bras, les mains et les positions de la face de club n'ont rien à voir.
Les épaules et les hanches tournent dans des plans similaires
Avec un plein swing, les épaules de Tommy Gainey tournent sur un plan très vertical, bien plus que ses hanches qui sont quasiment à l'horizontale. Sur un petit pitch, Ross Fisher tournent les épaules quasiment parallèlement par rapport aux hanches. Sur les chips c'est encore plus vrai.
Les épaules rattrapent les hanches
Sur les petites approches et les coups de wedge, les épaules doivent rattraper les hanches, alors qu'on essaie d'éviter cela sur le plein swing.
Utiliser la Chaine cinétique
Tout cela commence à prendre du sens. Il y a un domain où la chaine cinétique est pertinente, mais ce n'est pas pour votre grand jeu. C'est pour les coups contrôlés. La séquence typique d'un bon joueur de petit jeu emploie la chaine cinétique. La descente commence avec un légère mouvement des jambes et des hanches, qui décélèrent et transfèrent l'énergie vers le haut de la chaine, avec le torse, les épaules, puis les bras, les mains et enfin le club.
On donne l'opportunité aux petits moteurs d'alimenter l'impact pour pouvoir créer de faibles vitesses de swing.
Vous saisissez l'ironie ? Les défenseurs de la chaine cinétique pensent qu'elle va vous permettre de frapper plus fort, alors que c'est l'inverse qui se produit. Hmmmm...
Justin Leonard
Encore une séquence de Justin frappant un trois-quarts de coup. Admirez la décélération de son bas du corps, assurant précision et réduisant la distance potentielle.
Mouvements de la colonne vertébrale
J'utiliserai la séquence de Ross Fisher pour ce paragraphe.
Ces mouvements ne montrent pas de courbure de colonne vertébrale à la descente. La création de puissance provient des obliques et des bras, pas des mucles profonds du dos.
A la place d'un puissant chargement du côté droit lors de la montée, on voit l'opposé. Alors que le haut du corps se déplace un peu vers la droite alors que le bas va vers la gauche lors du backswing. A la descente, le haut du corps va vers la gauche et la bas vers la droite. De cette manière, le bas du corps combat les mouvements du haut du corps. Le résultat est encore une fois une moindre création de puissance et de vitesse au bénéfice du contrôle
Utiliser les obliques et pas le Moteur Spinal
Comme je l'ai déjà expliqué, le Moteur Spinal est la fondation du plein swing, assurant une pleine rotation du corps et aidant à tapper plus loin. Ne l'utilisons pas. En enlevant la courbure latérale de colonne à la descente et en utilisant les obliques comme moteur principal au lieu de ne servir qu'à stabiliser, les vertèbres se trouvent déconnectées et le bas de la colonne, les hanches et les jambes ne peuvent pas générer de puissance.
Les obliques sont bien plus faibles qu'une colonne vertébrale unie et c'est bien ce que l'on souhaite. On préfère appuyer sur l'accélérateur d'une Prius par rapport à celui d'une Ferrari pour le petit jeu. Vous aurez moins tendance à prendre des PV avec la Prius et contrôlerez plus facilement votre vitesse. Le contrôle prime sur le nombre de chevaux.
A gauche on a Tiger avec son Driver, avec une traversée caractéristique : des épaules inclinées, une tête qui s'éloigne de la cible, et une belle rotation du corps.
A droite, il tappe un délicat petit pitch and run à environ 30 mètres. Voyez comme ses épaules tournent de manière plus horizontale avec un bas du corps calme. Sa tête s'est même un peu levée et déplacée vers l'avant pourque le torse évolue vers la cible.
Sans utiliser une grand poussée du bas du corps qui a trop de potentiel, il faudra se contenter de ce que les obliques et le haut du corps peuvent offrir. On obtiendra un swing précis, contrôlable et sur lequel on peut compter.
Changement de Release
Vive l'Underflip !
Pour la plupart du petit jeu il est bon d'utiliser un release en Underflip.
Dans un Underlip, les mains guident le club presque jusqu'à l'impact. Le club est autorisé à passer l'avant-bras gauche à l'impact. Le bounce se trouve activé avec ce release, et il peut contacter le sol sans risque de gratte. Le loft se trouve augmenté et le spin également, réduisant la distance, et.....augmentant le contrôle (vous commencez à être habitués maintenant).
Sur les approches lobées, le club peut passer l'avant-bras encore plus tôt avec éventuellement des bras qui ralentissent et s'arrêtent, comme le montre Tiger sur cette séquence.
Garder la face de club ouverte
Vous pouvez voir que la face reste ouverte après l'impact sur un lob. Lorsque vous flippez le club il faut réaliser que vous avez deux solutions : flipper et garder la face ouverte ou flipper et la fermer.
Un Flip/Roll créera typiquement un peu moins de spin, avec déviation de l'axe du spin côté Hook. Ca peut être utile pour créer plus de roule mais la distance de vol risque d'être difficilé à contrôler.
Pour la plupart des approches vous vous en sortirez mieux, avec des trajectoires plus hautes et avec plus de spin en gardant la face square ou ouverte.
On retrouve ici Steve Marino avec un Drive/Hold qui nous prépare une bonne tranche de bacon.
Il s'agit manifestement d'un autre ''Bomber'' qui n'a pas intégré que relacher le lag est une bonne chose sur les petits coups (ou peut-être n'y arrive-t-il pas tout simplement).
Pour des coups de wedge très bas avec beaucoup de spin dans certains situations il est certainement au top (mais ces coups peuvent être difficiles à doser) mais ce release en Drive/Hold n'offre pas beaucoup de versatilité pour le petit jeu.
Angle d'attaque
Il est souvent nécessaire de créer un angle d'attaque plus descendant. Il est possible d'ouvrir un peu la face de club et comme le dit Paul Runyon d'avoir le sternum plus au-dessus de la balle ou même devant la balle à l'adresse. Mais ce n'est pas une vraie solution. La clé ne réside pas dans la position à l'adresse. Beaucoup de pros ont le sternum derrière la balle à l'adresse. La clé c'est d'avoir le sternum en avant à l'impact et de ''couvir la balle'' avec le buste.
Suivons les boutons de chemise d'Anthony Kim (aidant à visualiser la position de son sternum). A l'adresse ils sont derrière la balle. A l'impact il est directement au-dessus de la balle. Il couvre bien la balle avec sa poitrine. En plus d'avoir les mains un peu en avant à l'impact, ce mouvement du haut du corps permet d'assurer un angle d'attaque un peu plus vertical pour un contact bien propre.
Ceci affecte aussi la manière dont on tourne les épaules. En d'autres termes, dans le plein swing les épaules seront inclinées à l'impact, mais ça ne doit pas être le cas au petit jeu, les épaules doivent tourner sur un plan plus horizontale, avec moins de courbure latérale de colonne vertébrale vers la droite. Il ne faut pas utiliser cette source de puissance.
La courbure de colonne vers la droite entrainera votre sternum derrière la balle et si vous relachez votre lag comme il est conseillé, le point le plus bas de votre arc de swing reculera dangereusement vous mettant à risque d'une gratte, ou d'un top une fois que vous aurez pris l'habitude de compenser en tirer les bras vers le haut.
Variations de trajectoire
Jason Day nous montre ici deux chips très différents près du green. Sur la gauche il guide l'arrête du club dans le sol avec un release proche du Drive/Hold, avec très peu de flexion du poignet droit. Sur la droite il utilise plutôt l'Underflip et fait glisser le bounce du club à travers le rough. Sur la gauche il crée une trajectoire basse avec pas mal de roulement, sur la droite un coup un peu plus haut et avec plus de spin qui sera plus doux.
Swing puissant ou swing en contrôle pour votre jeu de fer ?
Dans ses plus belles années, Tiger pouvait frapper des coups de fers monstrueux si nécessaire. Il lui est arrivé de tapper un fer 5 à 220 mètres qui devait survoler un obstacle d'haut et attérir en douceur vers un drapeau à l'entrée du green. Ou son fer 6 de 192 mètres depuis le bunker au Canadian Open qui devait traverser le plan d'eau de part en part.
Il lui était possible également de tapper des coups en finesse avec une précision inégalée.
Dans ce clip de l'année 2000, on peut voir deux coups gigantesques et deux coups de précision
http://www.youtube.com/watch?v=wZTuhV4v0H4&feature=results_main&playnext=1&list=PL06961F67F1F5F4B5
Tiger a joué le meilleur golf de tous les temps pendant ces années 1999 à 2001 avec des coups fantastiques dans tous les domaines. Ca serait bien de l'utiliser comme la référence.
Un joueur peut tout à fait développer un swing tout en contrôle mais il doit aussi savoir exploser la balle de temps en temps.
Si Chip Beck avait pu frapper ce coup de 210 mètres au master de 1993 il aurait certainement pu rattraper Bernhard Langer.
Pour moi ça ne fait aucun doute, Tiger maitrisait un arsenal très complet et c'est ce qui lui a permis d'être aussi, voire plus dominateur que Jack Nicklaus.
La Saga Michelle Wie
Nous avons surement devant nous le plus belle exemple d'un futur radieux ruiné par l'idée de privilégier la précision à la distance. Ou devrions-nous dire plutôt utiliser les éléments de précision et de contrôlé du petit jeu pour le grand jeu ? Michelle pouvait frapper des drives au-dessus de 250 mètres au carry à l'âge de 13 ans, avec un corps allongé, mince. Sur sol sec, elle pouvait atteindre les 270 mètres. Elle est maintenant plus musclée, mieux entrainée mais n'a pas dépassé les 240 mètres (avec la roule) l'an dernier.
Voyez comme elle maintient la hanche gauche en rotation interne et arrête la rotation du bas du corps à partir du milieu du downswing (lorsque le shaft est horizontal). Tout ce qu'il y a c'est un petit saut sans explosivité, sans rotation. Rien à voir avec ce qu'elle faisait avant. L'action dynamique du corps qui l'a rendue si forte a disparu. C'est un joli swing mais ce n'est plus un swing dominateur comme pouvait l'être celui de Laura Baugh.
Plus simple c'est mieux ? Un seul swing pour tous les coups ?
Avec un peu de chance cet article permettra aux ''Bombers'' de comprendre ce qu'ils doivent faire pour améliorer leur précision, leur contrôle et être plus versatiles au petit jeu. Nous rencontrons tellement de coups différents lors d'un parcours de golf, comprendre les petites adaptations que vous pouvez faire vous aidera à affronter les différents challenges qui se présentent. Vous n'êtes pas obligés de sacrifier votre distance et tapper vos fers 10 ou 20 mètres plus court pour dévenir précis. Vous pouvez développer un Drive/Hold vous assurant puissance et une précision correcte, et développer votre petit jeu comme Phil et Tiger avec les variations que nous venons de décrire.
Si Bubba et JB pouvaient juste apprendre à sacrifier un peu de lag sur leurs petits coups ça les rendrait bien meilleurs, sans pour autant renoncer au grand jeu qu'ils ont déjà.
Et pour ceux d'entre vous qui utilisez votre swing contrôlé pour frapper vos grands coups ou qui éliminent volontairement certains mouvements puissants (parce que certaines philosophies de swing vous le conseillent), si vous souffrez d'un manque de distance, ça peut changer.
Si vous êtes déjà précis et avez un bon petit jeu, ne le changez pas, et améliorez votre long jeu en ajoutat les bons mouvements.
Pourquoi se priver de 20 à 30 m, qui vous permettraient sans doute d'utiliser encore mieux ce jeu si précis que vous avez déjà ?
Le cerveau humain possède la capacité de programmer plusieurs swings sans problème.
Pourquoi toujours ce besoin de SIMPLIFIER ? Simplifier rend le jeu plus difficile.
Il est temps d'enrichir son arsenal et de faire confiance au cerveau. Il saura choisir le bon coup et créer le swing adapté.