Etude du lag sur le PGA Tour : Partie 1

Octobre 2011

- par Kelvin Miyahira
Traduction : Robin Cocq

Le lag est un élément encore mal compris, dur à définir et souvent mesuré au mauvais endroit. La conséquence de celà c'est que la simple action de laisser le club en retard par rapport aux mains est quelque chose de difficile, sauf pour les meilleurs joueurs. Une action ''simple'' mais pas facile hélas. C'est un sujet assez complexe en fait qui nécessite une analyse en détail pour d'abord comprendre et pouvoir réaliser ensuite.

Ce mois-ci, je commencerai par montrer un échantillon de professionnels du PGA Tour pour que nous puissions nous faire une idée de ce qu'est le lag, et comment le quantifier.
Le mois prochain, je décrirai les mouvements anatomiques qui permettent de créer et maintenir le lag.
Une fois que ces mouvements seront décrits, vous aurez certainement une explication plus claire sur la difficulté qu'il y a à retenir votre lag ainsi que des pistes à suivre pour que vos efforts soient récompensés.

Les Chiffres du PGA Tour


Cette étude inclut l'exploration du concept de lag ainsi que la façon de l'évaluer et de différencier les différents joueurs du Tour.


Methodologie

Les mesures ont été effectuées dans trois positions différentes : lorsque la main gauche est au niveau de l'épaule, lorsque l'avant-bras gauche est à 45° par rapport à la verticale et lorsque le shaft est à l'horizontale. Les positions d'impact ont aussi été documentées pour tenter d'explorer l'éventuelle relation entre la position d'impact et l'évolution du lag de chaque joueur.

 

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En Haut du Backswing

 

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La main gauche au niveau de l'épaule

 

Nous avons utilisé cette position parce que le coude des joueurs n'est pas toujours tendu. Il y a différents degrés de flexion pour le coude, choisir la position de la main est donc un choix logique. Les lignes tracées intersectent le 4e metacarpien de la main gauche et l'olécrane gauche (le relief osseux visible du coude).

 

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L'avant-bras gauche à 45° par rapport à la verticale

 

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Le shaft à l'horizontale

 

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A l'impact

 

Distorsion due à la 2D

Utiliser 2 dimensions entraine un premier problème évident.
En regardant le changement de lag entre le haut du backswing et lorsque le bras est parrallèle au sol on se rend compte qu'une caméra placée à des hauteurs différentes entrainera une distorsion.

 

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Voici deux Drives de Matt Kuchar.  L'un d'entre eux est filmé environ 3 mètres au-dessus du sol depuis les tribunes et l'autre est filmé depuis le sol alors qu'il frappe sur un tee de départ surélevé d'environ 1 mètre.

 

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Remarquez comment l'angle de vue change le lag, il y a environ 14° d'écart entre ces deux images.
Un angle de vue correct est primordial. Plus il sera élevé, plus précise sera l'évaluation du lag (il faudra également être le plus perpendiculaire possible au joueur pour diminuer au maximum les éventuelles distorsions.

 

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Si on voulait réellement évaluer parfaitement le lag il faudrait quasiment capturer des images à 4 mètres du sol, au-dessus du joueur pour se retrouver perpendiculaire au plan du shaft.
La différence d'angle entre cette position idéale (mais illusoire) et la mesure prise à partir du sol  est d'environ 24° (89-65).

 

 Une autre distorsion importante provient du plan de swing à la descente.

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En regardant Rickie Fowler on a l'impression qu'il a un lag incroyable, qui ressemble à celui de Ben Hogan. On dirait que le shaft touche son épaule droite. Mais ne serait-ce pas une illusion ?

 

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Voyons maintenant cette position en vue de profil. Le club n'est pas du tout proche de l'épaule droite. Et on se rend bien compte que la quantité de lag que l'on admirait en vue de face n'est pas réelle.

Que se passe-t-il ?

 

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Le cas suivant va résoudre le mystère. Voici Carl Pettersen de face avec un lag assez peu flateur.

 

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On le retrouve en vue de profil avec une descente dans un plan assez vertical lorsque son bras gauche est parrallèle à la cible (celui de Rickie était bien plus flat). L'angle de son plan de swing crée moins de distorsion et on se fait une idée plus nette du lag réel. Les descentes plates avec des mains ''profondes'' (trad : deep), plus en arrière du joueur surestiment la quantité de lag. Pour les swings plus steeps, le lag apparait réduit.

Il est donc assez difficile, et techniquement impossible d'obtenir des valeurs parfaites du lag à grande échelle en utilisant cette position (en effet on ne peut pas se permettre de filmer tous les pros à 4 mètres de hauteur et dans tous les angles imaginables).

 

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La quantité de lag générée par Ben Hogan, une fois analysée en vue de profil n'est pas si impressionante.

 

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Celle de Sergio non plus en définitive.

 

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Et si Rickie avait tant de lag, pourquoi le perd-il complètement avant l'impact ? Et si Pettersen lachait autant son lag en début de descente, comment pourrait-il atteindre cette position, avec tant d'inclinaison du shaft ?

Soyez bien attentifs aux illusions d'optique...

 

L'avant-bras gauche à 45° par rapport à la verticale (AB45) et Shaft parrallèle à l'horizontale (SH)

Lorsque le shaft bouge de manière perpendiculaire à l'objectif on observe moins de distorsion.
C'est le cas lorsque l'avant-bras gauche est à 45° par rapport à la verticale et lorsque le shaft est à l'horizontale.
Il y a moins de variations en terme de plan (chez les professionnels) que lorsque les mains sont à hauteur d'épaule.

Ce sont ces deux positions que nous étudierons. Nous commencerons par étudier Rickie, puis Steve Stricker et enfin Camilo Villegas.

 

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Comme vous pouvez le constater, entre les deux positions étudiées, Rickie perd du lag et nous savons à quoi il ressemble à l'impact.

 

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Steve Stricker a relativement peu de lag lorsque l'avant-bras gauche est à 45° par rapport à la verticale. Il est à 110° en AB45 et 120° en SH. Il avait moins de lag que Rickie en AB45 mais une fois en SH il a plus. 
Il le conserve bien mieux et on peut constater le résultat à l'impact, ou il est dans une meilleure position que Rickie.

 

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Camilo a énormément de lag. Il est à 71° en AB45 et 100° en SH.

 

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Ces trois exemples démontrent une grande variabilité entre les pros. Si vous regardiez des swings d'amateurs, les différences seraient encore plus grandes. Beaucoup d'amateurs gardent encore moins de lag que Rickie.

Y a-t-il une corrélation entre le lag et la position à l'impact ?
La réponse est très certainement oui, mais il y a des exceptions, et en particulier chez les amateurs. Les mécanismes qui retiennent le lag sont différents de ceux qui créent une bonne position d'impact.

Cependant en ce qui concerne le lag, plus on en a mieux c'est.
Potentiellement, plus il y aura de lag, plus la rotation du corps pourra être rapide, parce qu'avoir plus de lag signifie avoir moins de masse (les bras et le club) éloignée du centre de rotation. La vitesse maximale de la tête de club pourra également être crée aux environs de l'impact, alors qu'avec un release prématuré, cette vitesse maximale pourra être atteinte bien avant l'impact. Et si jamais vous frappez avec les mains en arrière du club, dans ce cas vous avez à coup sûr ajouté beaucoup de loft et de spin à votre coup, sans même mentionner le risque de gratte.

 

Ce que nous disent les chiffres

La principale position à regarder est celle du shaft à l'horizontale. Si vous avez moins de 110°, vous êtes quasiment certain de ne pas pouvoir flipper.
Par contre si vous excèdez 130°, vous êtes à risque de flip. La plupart des joueurs du Tour sont entre 110 et 120° donc ça peut être une bonne référence.

Dans le cas ou le joueur n'a pas assez de lag, la position de l'avant-bras gauche à 45° par rapport à la verticale informera sur les erreurs. C'est à ce moment que les joueurs commencent à releaser prématurément.

Nous commencerons par étudier les joueurs avec un lag extrême, puis ceux qui le releasent trop tôt, ainsi que les conséquences sur les positions d'impact.
Les joueurs se trouvant dans la moyenne seront ignorés, vous pouvez considérer qu'ils se situent quelque part entre ces deux extrêmes.

 

Lag Extrême

 

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Dustin Johnson

 

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JB Holmes

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Tommy Gainey

 

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Graeme McDowell

 

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Andres Romero

 

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Boo Weekley

 

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Jeff Overton

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Rory Sabbatini

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Rod Pampling

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Matt Kuchar

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Charl Schwartzel

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Alvaro Quiros

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Ryan Palmer

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Gary Woodland

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Brett Wetterich

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Steve Marino

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Tiger Woods

La moyenne en AB45 est d'environ 81° pour ces joueurs.
Par hasard, ne font-ils pas partie des plus gros frappeurs du tour ?


Release prématuré

 

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Lee Westwood

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Louis Oosthuizen

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Ross Fisher

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Brian Gay

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Jerry Kelly

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Eddie Olson

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James Nitties

I604 I605 I606
 

I434 I435 I436
 

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Derek Lamely

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L'angle moyen en AB45 est de 101° pour ces joueurs qui releasent tôt.


Même si il faut prendre en compte les distorsions dues à la 2D, il y a une différence très significative entre ces deux catégories de joueur, environ 20°.
Vous pouvez utiliser ces nombres pour savoir si vous êtes sur la bonne voie ou non.

Avec un peu d'imagination, on voit tout de même une corrélation se profiler entre la rétention du lag, la distance au drive, l'absence de flip et la qualité de la frappe de balle (qui se retrouve au moins en partie dans le classement mondial). Il y a bien sûr des exceptions comme Lee Westwood, qui a réussi à atteindre le rang de numéro UN sans retenir de lag.
Mais il est évident que sa force physique hors norme joue un grand rôle dans sa capacité à rivaliser avec des adversaires qui swinguent le club de manière plus efficace. Si ce n'était pas un colosse il se trouverait très probablement parmi les joueurs les plus courts.


Le mois prochain, je décrirai les mouvements anatomiques nécessaires pour créer le lag et le maintenir.
Je vous montrerai également pourquoi certaines philiosophies de swing ne souhaitent pas que vous gardiez ce lag (trop de lag amplifierait selon eux les erreurs).
Ce qu'ils ne vous disent pas, c'est qu'en renonçant à votre lag, vous perdrez de la vitesse de swing et de la distance.
Je suis sur que cet article vous plaira.